C'est la première fois que les responsables de la puissante Réserve fédérale envisagent de réduire leur soutien à l'économie américaine depuis le début de la pandémie. (Photo: Getty images)
Plusieurs responsables de la Banque centrale américaine (Fed) pensent que des progrès rapides de l’économie du pays justifieraient de commencer à mettre en place un plan pour resserrer les conditions monétaires, actuellement très accommodantes, selon les minutes de leur dernière réunion, publiées mercredi.
«Un certain nombre de participants ont estimé que si l’économie continuait de progresser rapidement vers les objectifs (de la Fed), il serait peut-être opportun, à un moment donné lors des prochaines réunions, de commencer à discuter d’un plan pour ajuster le rythme des achats d’actifs», détaille ce compte-rendu de la dernière réunion du comité monétaire de la Fed, les 27 et 28 avril.
C’est la première fois que les responsables de la puissante Réserve fédérale envisagent de réduire leur soutien à l’économie américaine.
Son président Jerome Powell n’a de cesse d’assurer qu’il faudra plus qu’un début de reprise économique pour relever les taux d’intérêt, actuellement dans une fourchette de 0 à 0,25%, et réduire les achats de bons du Trésor et autres actifs qui s’élèvent à 120 milliards de dollars par mois.
Il martèle qu’il veut attendre de retrouver le plein emploi et que l’inflation dépasse 2% pendant un certain temps, pour commencer à envisager de réduire le soutien à l’économie américaine.
Et, alors que les craintes sur une inflation trop forte et qui durerait trop longtemps agitent les marchés depuis plusieurs semaines, Jerome Powell tient à chacune de ses interventions un discours rassurant, quant au caractère temporaire de cette hausse des prix.
Mais ces minutes révèlent que «quelques participants» à cette réunion monétaire «ont commenté les risques que les pressions inflationnistes atteignent des niveaux indésirables avant qu’elles ne deviennent suffisamment évidentes pour induire une réaction des pouvoirs publics».
«Certains participants ont mentionné les risques d’une inflation trop forte qui pourraient survenir si les facteurs temporaires influençant l’inflation se révélaient plus persistants que prévu», détaille le texte.
L’inflation a grimpé en avril à son rythme le plus élevé depuis 2008, à 4,2% sur un an, selon l’indice CPI.
C’est bien plus que les 2% que vise à long terme la Fed.
L’institution veut toutefois voir les prix dépasser cet objectif pendant un moment, afin de s’y stabiliser ensuite. La Fed utilise une mesure, l’indice PCE, dont le chiffre pour avril sera publié le 28 mai.