La FIQ représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques au Québec. (Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot)
La FIQ annonce deux autres journées de grève, les 23 et 24 novembre, alors qu’elle a débuté mercredi ses deux premières journées de grève.
La Fédération interprofessionnelle de la santé représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques au Québec.
Aux abords des piquets de grève, mercredi, les infirmières se disaient mobilisées, déterminées à améliorer leurs conditions de travail et leur fardeau de tâches dans le cadre de la présente négociation.
La présidente de la FIQ, Julie Bouchard, a annoncé ces deux prochaines journées de grève en lançant, à l’endroit du gouvernement Legault: «ça suffit le temps où on achète du temps, où on dit n’importe quoi sur la place publique. Prenez ça au sérieux, assoyez-vous à la table de négociation et négociez».
Le mandat de grève de la FIQ en est un de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève illimitée. Est-ce qu’après ces deux journées de la fin de novembre, la FIQ pourrait déclencher dès lors un tel débrayage? «Si on en vient là, on en viendra là», a répondu Julie Bouchard.
Les négociations
Elle a précisé que le comité de négociation de la FIQ allait de nouveau être à la table de négociation, mercredi et jeudi, pour tenter de faire avancer ces discussions, qui durent depuis plusieurs mois.
Mais selon Julie Bouchard, on assiste à «un dialogue de sourds», puisque le gouvernement ne veut parler que de ses propres priorités, et non de celles des infirmières.
Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars dernier. Les demandes syndicales avaient été déposées il y a un an, l’automne dernier, et les offres de Québec en décembre dernier. Les négociations avaient débuté après les Fêtes.
En plus des salaires, la FIQ revendique une loi sur des ratios sécuritaires infirmière/patients, de même que plus de stabilité dans les postes. L’organisation syndicale se plaint du fait que le gouvernement veut pouvoir déplacer les infirmières d’unité de soins, d’établissement, voire de quart de travail, selon les besoins. Les infirmières estiment qu’elles seraient ainsi traitées comme des pions interchangeables.
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, estime qu’elle doit revoir l’organisation du travail — c’est même sa priorité dans la présente négociation — afin de pouvoir mieux répondre aux besoins.
Québec offre maintenant 10,3% à l’ensemble des employés de l’État sur cinq ans, après avoir offert depuis décembre l’an passé 9% sur cinq ans. Cette bonification de 1,3% a été jugée dérisoire par l’ensemble des syndicats concernés, bien que la ministre juge son offre «extrêmement sérieuse» et en lien avec l’inflation.
La ministre LeBel y ajoute un montant forfaitaire de 1000 $, versé une seule fois, la première année du contrat de travail. Aussi, elle prévoit consacrer une somme équivalant à 3% à des priorités gouvernementales comme des offres différenciées liées à l’organisation du travail.
Mardi, le ministre des Finances, Eric Girard, a présenté sa mise à jour économique en affirmant qu’il n’avait guère de marge de manoeuvre pour accroître les offres gouvernementales aux employés de l’État.
À ce sujet, la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, s’est dite peu surprise. «Toutes les années où il y a des négociations nationales avec les travailleuses et les travailleurs de l’État, il n’y en a jamais de marge de manoeuvre. Quand c’est le temps de négocier avec nous, on n’a pas d’argent. Mais quand c’est le temps de tomber en élection, oh là, il va y avoir des surplus probablement dans les coffres», a-t-elle lancé.