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La hausse des prix pourrait persister, dit la Banque du Canada

La Presse Canadienne|Publié le 14 octobre 2021

La hausse des prix pourrait persister, dit la Banque du Canada

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré que le gouvernement est conscient des problèmes de chaîne d’approvisionnement dans l’économie canadienne. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Le chef de la Banque du Canada avertit que le rythme plus rapide des hausses de prix pourrait persister plus longtemps que prévu et ralentir le rythme de la reprise économique du Canada, alors que les problèmes de la chaîne d’approvisionnement mondiale pèsent sur l’économie nationale.

Les taux d’inflation annuels ont dépassé la zone de confort de la Banque du Canada depuis avril, atteignant 4,1% en août. La banque centrale s’attend à des taux supérieurs à son objectif de 2% pour le reste de l’année.

Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré que les goulots d’étranglement dans la circulation internationale des marchandises et du pétrole ne s’atténuent pas aussi rapidement que lui et ses homologues du monde entier l’avaient prévu.

Pourtant, il pense que le problème ne provoquera que des augmentations de prix ponctuelles, plutôt qu’une inflation continue.

Ce qui s’est passé à l’échelle mondiale, c’est un net rebond des dépenses de consommation, en particulier pour les biens qui doivent être expédiés via des chaînes d’approvisionnement qui ont été freinées par une forte baisse de la demande l’année dernière, et par la pandémie et les mesures de santé publique en cours.

Tout cela affecte les stocks de produits de consommation en demande et la livraison des pièces nécessaires à la construction de biens comme les voitures, et augmente les coûts de transport qui sont répercutés sur les consommateurs.

Et dans le même temps, les retards d’expédition signifient que les ménages ne peuvent pas obtenir les marchandises aussi rapidement qu’ils le souhaitent, ce qui signifie que leurs dépenses sont retardées, ce qui freine le rythme de la croissance.

«Nous nous attendons toujours à un bon rebond. Ce ne sera peut-être pas aussi rapide que nous l’avions envisagé» dans les prévisions de juillet, a déclaré Tiff Macklem lors d’une vidéoconférence avec des journalistes jeudi soir.

«Ce que nous avons vu depuis lors, ce sont ces contraintes d’approvisionnement. Elles étaient certainement un facteur à l’époque, mais elles s’avèrent plus compliquées.»

Mercredi, le président américain Joe Biden a annoncé un plan visant à faire fonctionner le port de Los Angeles 24 heures sur 24 pour alléger les contraintes qui ont exercé une pression à la hausse sur les prix des marchandises alors que les entreprises répercutent des coûts plus élevés. Joe Biden a également appelé les entreprises à en faire plus par elles-mêmes.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré que le gouvernement est conscient des problèmes de chaîne d’approvisionnement dans l’économie canadienne et surveille les signes de tension dans les ports canadiens. S’adressant aux journalistes jeudi après-midi, la ministre Freeland a également déclaré que les Canadiens devraient avoir confiance dans la reprise économique du pays tout en notant certains vents contraires.

«La relance d’une économie au Canada, et aussi dans le monde, est inévitablement inégale et cette inégalité naturelle est aggravée par la quatrième vague du coronavirus», a-t-elle déclaré à l’ambassade du Canada dans la capitale américaine.

«Nous devons être réalistes à ce sujet, conscients de cela. Mais je pense que nous pouvons également avoir une vision très confiante de la résilience économique du Canada et de la force de notre reprise.»

Des problèmes de chaîne d’approvisionnement ont été soulevés lors de discussions avec les homologues mondiaux de Chrystia Freeland, dont Hong Nam-ki de Corée du Sud et Janet Yellen des États-Unis, lors de réunions cette semaine à Washington.

La réunion de la ministre Freeland avec Janet Yellen comprenait également des avertissements selon lesquels le Canada répondrait à toute nouvelle disposition de la politique «Achetez américain» dans le programme d’aide économique de l’administration Biden, qui limiterait la capacité des entreprises canadiennes à concourir pour les contrats du gouvernement américain.

«Ce que le Canada dit à nos partenaires, c’est que nos possibilités d’approvisionnement seront ouvertes à vos entreprises tout autant que vos possibilités d’approvisionnement sont ouvertes aux nôtres», a déclaré la ministre Freeland.

La Chambre de commerce du Canada a appelé jeudi le gouvernement à repousser toute nouvelle disposition «Achetez américain», qui a été une épine dans les relations transfrontalières depuis le printemps.

Dans une note d’information avant un appel téléphonique avec Janet Yellen le 7 avril, des responsables du ministère des Finances ont déclaré à la ministre Freeland que «les fournisseurs canadiens pourraient probablement avoir accès aux secteurs où les États-Unis ont des engagements internationaux» par le biais de l’Organisation mondiale du commerce.

La note, obtenue par La Presse Canadienne en vertu de la loi sur l’accès à l’information, liait la politique «Achetez américain» aux tensions de la chaîne d’approvisionnement observées pendant la pandémie. Les responsables ont suggéré à la ministre Freeland de faire valoir que le Canada était un fournisseur de confiance des États-Unis et que les deux pays devaient «renforcer davantage nos chaînes d’approvisionnement transfrontalières mutuellement avantageuses».