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La littératie progresse, mais l’écart entre les régions se creuse

La Presse Canadienne|Publié le 19 janvier 2023

La littératie progresse, mais l’écart entre les régions se creuse

La Fondation pour l’alphabétisation conclut à l’urgence de renforcer les efforts pour améliorer les compétences en littératie au Québec. (Photo: La Presse Canadienne)

Une nouvelle étude conclut que le niveau de littératie des Québécois s’est amélioré partout au Québec entre 2016 et 2021, mais que l’écart s’est agrandi entre celui de l’agglomération de Montréal et celui, moins élevé, des autres régions.

L’étude de la Fondation pour l’alphabétisation précise que la cadence de rattrapage de plusieurs régions est nettement insuffisante pour suivre le rythme de la progression montréalaise et de ses périphéries.

Entre 2016 et 2021, la différence entre la région de Montréal et le reste du Québec de la proportion de la population qui n’atteignait pas le niveau trois de littératie est passée de 4,8% à 5,3%. La proportion de personnes sans diplôme a atteint un creux de 15% à Montréal, alors qu’elle était du double dans plusieurs municipalités régionales de comté (MRC).

Le niveau trois en littératie correspond notamment à la capacité de comprendre des textes plus longs et denses, puis à en interpréter correctement le sens ou encore, à effectuer des liens adéquats entre les différentes idées qu’il contient. Il est établi par le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA).

L’étude observe que l’actuelle pénurie de main-d’œuvre entraîne une entrée plus précoce sur le marché du travail et que le vieillissement de la population limite la croissance du profil scolaire de plusieurs MRC. De plus, la région de Montréal bénéficie de la présence des pôles universitaires et de l’arrivée d’une immigration spécialisée.

Même des agglomérations avec des pôles universitaires, comme celles de Québec, de Gatineau, de Sherbrooke, de Rimouski et de Trois-Rivières, ne parviennent pas à suivre la courbe de croissance du profil scolaire de l’agglomération de Montréal; par conséquent, leurs résultats en littératie sont inférieurs.

Littératie et diplomation

En jumelant les plus récents résultats du PEICA aux données du dernier recensement canadien, réalisé en 2021, l’économiste Pierre Langlois et la Fondation ont pu tisser des liens entre le niveau de littératie et le taux de diplomation observé dans les régions.

C’est dans le Nord-du-Québec que le niveau de littératie est le plus faible, alors que près des deux tiers (64,1%) de la population n’atteindraient pas le niveau trois. La Côte-Nord, la Gaspésie et l’Abitibi-Témiscamingue complètent le peloton: dans ces régions, entre 50 et 58,7% de la population n’ont pas le niveau 3 de littératie.

Les MRC Nord-du-Québec (64,1 et d’Acton [61,7%], en Montérégie,
sont celles où la proportion de répondants dont la littératie est
inférieure au niveau trois est la plus élevée. La MRC de La Tuque,
en Mauricie, et celle d’Abitibi-Ouest, suivent avec une proportion
de 61,4%. Les MRC de La-Haute-Côte-Nord, de la
Vallée-de-la-Gatineau, de Les Etchemins, dans Chaudière-Appalaches,
et de la Haute-Gaspésie comptent elles aussi plus de 60% de leur
population avec un taux de littératie sous le niveau 3 du PEICA.

Ces municipalités régionales de comté ont aussi pour point commun d’avoir une proportion de résidants âgés de 15 ans et plus sans diplôme supérieure à 30%, au-dessus de la moyenne québécoise établie à 18,2%. Uniquement dans la région de Montréal, ce taux atteint un plancher, à 15%.

La Fondation pour l’alphabétisation conclut à l’urgence de renforcer les efforts pour améliorer les compétences en littératie au Québec. Il faut, dit-elle, s’affairer à réduire le décrochage scolaire, notamment chez les garçons, à encourager la fréquentation collégiale, à améliorer le profil de littératie des élèves des écoles de métiers et des centres professionnels, ainsi qu’à mettre en place une stratégie nationale de formation continue en milieu de travail.