Freeland: arrimer les compétences des travailleurs et le marché
La Presse Canadienne|Publié le 11 novembre 2021La ministre Chrystia Freeland a également suggéré que le gouvernement pouvait faire plus pour aider les jeunes à financer leurs études — bien qu’elle n’ait pas fourni de détails sur cette nouvelle aide financière. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — La ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, estime qu’Ottawa est bien placé pour contribuer à résoudre les inadéquations entre ce que les demandeurs d’emploi ont à offrir et ce que les employeurs recherchent.
Bien que le Canada ait récupéré les trois millions d’emplois perdus au début de la pandémie l’année dernière, le nombre des chômeurs de longue durée demeure bien supérieur à ce qu’il était avant la pandémie.
De nombreux Canadiens, surtout des Canadiennes en fait, ont complètement abandonné le marché du travail.
Dans le même temps, les entreprises déplorent constamment des pénuries de main-d’œuvre, alors que de plus en plus de restrictions sanitaires sont éliminées pour des entreprises «à fort contact».
Dans un discours lors d’une conférence économique à Toronto, mercredi, Mme Freeland a déclaré que le gouvernement fédéral pouvait aider en créant des programmes de formation afin que ceux qui cherchent du travail possèdent les compétences souhaitées par les employeurs dans l’économie d’aujourd’hui.
La ministre a également suggéré que le gouvernement pouvait faire plus pour aider les jeunes à financer leurs études — bien qu’elle n’ait pas fourni de détails sur cette nouvelle aide financière.
«Mais nous pouvons certainement faire beaucoup plus», a-t-elle déclaré, avant d’ajouter aussitôt: «je pense que le gouvernement peut vraiment aider à combler cette inadéquation entre les emplois (à pourvoir) et les compétences des gens».
Les plus récentes données sur l’emploi de Statistique Canada ont montré que le taux de chômage national était tombé à 6,7% en octobre, alors que 31 000 emplois avaient été créés au cours du mois. Le taux de chômage au Canada atteignait ainsi en octobre 2021 son plus bas niveau depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Les économistes s’attendent toutefois à ce que la création d’emplois devienne de plus en plus difficile au Canada, ce qui pourrait ralentir les efforts visant à pourvoir plus de 800 000 postes vacants à travers le pays.
C’est pourquoi Behnoush Amery, économiste principale au Conseil de l’information sur le marché du travail, estime que l’éventuelle pénurie de main-d’œuvre sera l’une des préoccupations centrales du marché de l’emploi.
Dans son discours au «Toronto Global Forum», Mme Freeland a déclaré mercredi qu’un système national de garderies devrait aussi faire partie des solutions. Elle a également parlé de la nécessité d’élargir l’offre de logements, afin de répondre aux préoccupations concernant les coûts incontrôlables pour les acheteurs, et d’augmenter les dépenses dans des domaines comme les transports en commun et les corridors de commerce.
«Nous devons être assez disciplinés pour déterminer où le gouvernement doit en faire plus, a déclaré Mme Freeland. “Et en haut de ma liste, il y a le logement.”
Par contre, la ministre croit qu’il y a des secteurs de l’économie où le gouvernement devait s’écarter et laisser le secteur privé prendre les devants pour stimuler la croissance. Mme Freeland a déclaré qu’il sera important que le gouvernement sache clairement dans quels domaines il est particulièrement bien placé pour investir afin d’améliorer la vie des Canadiens et de stimuler la croissance.