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Washington — La banque centrale américaine (Fed) table toujours sur un début de baisse des taux d’intérêt en 2024, mais veut à tout prix éviter un rebond de l’inflation, car la poursuite des progrès sur ce front «n’est pas assurée», selon son président, Jerome Powell.
«Si l’économie évolue comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à assouplir la politique monétaire à un moment donné cette année», dira Jerome Powell mercredi lors d’une audition devant une commission de la Chambre des représentants, selon son discours publié en amont.
«Mais les perspectives économiques sont incertaines et la poursuite des progrès vers notre objectif d’inflation de 2% n’est pas assurée», devrait-il ajouter.
La Fed, après avoir relevé ses taux depuis mars 2022 jusqu’à 5,25%-5,50% dans le but de lutter contre la forte inflation, envisagent désormais de les abaisser.
Mais ses responsables ont prévenu ces dernières semaines qu’ils préféraient attendre plusieurs mois pour être certains que les prix ne se remettent pas à flamber.
Ils se livrent en effet à un délicat exercice d’équilibriste, car «réduire trop tôt ou trop fort (les taux) pourrait entraîner un renversement des progrès (…) en matière d’inflation et, en fin de compte, nécessiter une politique encore plus stricte pour ramener l’inflation à 2%» soulignera Jerome Powell.
Mais «réduire (les taux) trop tard ou trop peu pourrait affaiblir indûment l’activité économique et l’emploi».
Malgré ces risques, le président de la Fed mettra aussi en avant les progrès réalisés sur le front de l’inflation, qui était en juin 2022 au plus haut depuis plus de 40 ans.
«Même si l’inflation reste supérieure à l’objectif de 2%» de la Fed, «elle s’est considérablement atténuée», et ce «sans augmentation significative du chômage», saluera ainsi Jerome Powell.
«À mesure que les tensions sur le marché du travail s’atténuent et que les progrès en matière d’inflation se poursuivent, les chances s’atteindre nos objectifs en matière d’emploi et d’inflation évoluent vers un meilleur équilibre», dira-t-il encore.
La hausse de l’indice d’inflation PCE, que la Fed veut ramener à 2%, est tombée en janvier à 2,4% sur un an contre 2,6% en décembre. Mais sur un mois, elle s’est accélérée, à 0,3% contre 0,1%.
Une autre mesure, l’indice CPI du département du Travail, avait déçu, sa hausse ralentissant bien moins que prévu, à 3,1%.
La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 19 et 20 mars.