(Photo: 123RF)
La tarification et le taux d’occupation dans l’industrie des voyages sont demeurés solides, le consommateur ayant privilégié l’expérience des voyages par rapport à d’autres secteurs. Lorsqu’il est venu de faire un choix, nous pensons que la croissance économique et les problèmes liés à l’inflation sont plus que contrebalancés par les conditions favorables de l’industrie, à savoir:
— Le désir de voyager, enraciné dans l’espèce humaine;
— L’augmentation de la part des services dans le budget du consommateur;
— La souplesse qu’apporte le télétravail.
Bien que l’inflation ait ralenti jusqu’à atteindre 7,1% en novembre (elle était de 8,5% en juillet), elle demeure élevée, avec une moyenne de 8% pour les six mois se terminant en novembre, alors que sa moyenne historique sur dix ans est de 2,9%. Selon les prévisions de Morningstar, l’inflation devrait chuter jusqu’à moins de 3% en 2023.
Malgré une inflation plus élevée, les consommateurs ont continué à voyager. Le volume enregistré par l’agence nationale américaine de sécurité dans les transports (TSA) est, ces derniers mois, demeuré proche des 2,2 millions. Il s’agit d’un chiffre estival traditionnellement solide, alors que le nombre de passagers en novembre a atteint 95% du niveau de 2019 (ce pourcentage était de 89% en juin).
La réaffectation du revenu discrétionnaire, qui est donc passé de secteur des biens à celui des services, devrait bénéficier aux entreprises liées aux voyages. Les dépenses affectées aux services ont connu une croissance moyenne de 4% alors que celles accordées aux biens ont diminué de 1% d’une année à l’autre au cours des six derniers mois. Les dépenses affectées aux services ont permis aux taux d’occupation de tous les hôtels et lignes de croisières que nous couvrons d’atteindre une moyenne de 75% au troisième trimestre de 2022, soit une augmentation d’environ 20 points par rapport à la même période l’année dernière. Cette augmentation a été de 30% au deuxième trimestre.
Bien que le volume de réservations aériennes sur les plateformes Sabre (SABR) et Amadeus (AMADF) soit resté stagnant ou en baisse par rapport au deuxième trimestre, nous pensons que cela a été largement causé par des perturbations logistiques provisoires. Le volume a connu une forte augmentation par rapport à la même période il y a deux ans, sous l’effet de la reprise graduelle et constante des voyages d’affaires.
Les ventes anticipées de billets pour les quatre armateurs de croisières cotés en bourse ont grimpé jusqu’à 11 milliards de dollars (G$) au troisième trimestre de 2022, contre 7G$ au troisième trimestre de 2021. Cela indique un engagement plus élevé en faveur des croisières qu’au trimestre ayant immédiatement précédé la pandémie, où ces quatre armateurs détenaient 10G$.
Nos choix préférés
Alors que 2022 a été solide, nous nous attendons à une augmentation encore plus grande de la demande en 2023. Nous pensons que les facteurs favorables à l’industrie feront plus que contrebalancer la croissance économique, à moins d’une sévère récession (que nous considérons comme improbable). Alors que les voyages de loisirs sur route au pays ont dominé la reprise de l’industrie depuis avril 2020, nous pensons que les voyages d’affaires et les excursions de loisirs maritimes vont désormais créer une augmentation de la demande.
Nous pensons qu’à l’heure actuelle, les investisseurs sont bien rémunérés pour les risques qu’ils prennent en investissant dans des sociétés que nous considérons comme sous-évaluées.
Nous avons davantage confiance en la capacité qu’a Carnival (CCL) d’augmenter ses tarifs aux périodes de croissance économique stable, et on dirait bien que les augmentations de capitaux destructeurs de valeur sont une chose du passé. Nous pensons que le cours des actions demeure faible parce que les investisseurs sont inquiets d’une récession possible et des conséquences qu’elle pourra avoir sur les dépenses discrétionnaires.
Nous pensons que les inquiétudes portant sur la solidité financière et le positionnement concurrentiel de Sabre ainsi que la baisse de la demande de voyages d’affaires causée par la pandémie ont créé l’occasion de détenir une société dotée d’un réseau, d’une échelle d’efficience et de coûts de transfert avantageux avec une marge de sécurité attrayante.
Nous pensons que les actions d’Expedia (EXPE) ne tiennent pas compte de la demande de voyages persistante et des investissements auxquels s’est livrée la société ces dernières années, qui devraient déclencher une expansion de ses marges d’exploitation et une croissance constante de ses ventes tout en supportant son effet de réseau.
Selon nous, les actions d’Accor (ACCYY) n’intègrent pas la résilience de la demande de voyages en Europe et l’actif incorporel de sa marque, que démontre son pouvoir de fixation des prix. Accor est bien positionnée pour une croissance de la demande de voyages en Europe, car environ 60% de ses hôtels se trouvent dans cette région.