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La Réserve fédérale américaine s’attend toujours à trois baisses

La Presse Canadienne|Publié le 20 mars 2024

La Réserve fédérale américaine s’attend toujours à trois baisses

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, et les 18 autres responsables du comité de fixation des taux d’intérêt ont réfléchi à la manière dont ces données pourraient affecter leur échéancier pour les réductions de taux. (Photo: La Presse Canadienne)

Les responsables de la Réserve fédérale américaine s’attendent toujours à pouvoir réduire leur taux d’intérêt directeur à trois reprises en 2024, en dépit des signes suggérant que l’inflation est restée étonnamment élevée en début d’année aux États−Unis. 

Au terme de leur dernière réunion, les responsables de la Réserve fédérale ont maintenu leur taux d’intérêt de référence inchangé pour la cinquième fois de suite.

Dans leurs nouvelles projections trimestrielles, les responsables prévoient qu’une croissance plus forte et une inflation tenace persisteront cette année et l’année prochaine. En conséquence, ils prévoient que les taux d’intérêt devront rester légèrement plus élevés pendant plus longtemps.

Ainsi, s’ils prévoient toujours trois baisses de taux en 2024, ils s’attendent désormais à trois baisses en 2025 également, comparativement à quatre dans leurs projections de décembre.

Ils projettent également que l’inflation «sous−jacente», qui exclut les coûts volatils des aliments et de l’énergie, soit toujours à 2,6% d’ici fin 2024, en hausse par rapport à leur prévision précédente, qui était de 2,4%. En janvier, l’inflation sous−jacente a atteint 2,8% aux États−Unis, selon la mesure privilégiée par la Réserve fédérale.

Dans l’ensemble, les décideurs s’attendent à ce que l’économie américaine continue de bénéficier d’une combinaison inhabituelle: une économie et un marché du travail sains, accompagnés d’une inflation qui continue de se calmer — seulement plus progressivement qu’ils ne l’avaient prédit il y a trois mois.

La plupart des économistes pensent que la Réserve fédérale pourrait commencer à réduire ses taux en juin, ce qui commencerait à annuler les 11 hausses qu’elle a imposées il y a deux ans.

Les hausses de taux ont contribué à faire baisser l’inflation annuelle, qui a atteint un sommet de 9,1% en juin 2022, mais ils ont également rendu les emprunts beaucoup plus coûteux pour les entreprises et les ménages.

Les réductions de taux entraîneraient, au fil du temps, une baisse des coûts des prêts immobiliers et automobiles, des emprunts par carte de crédit et des prêts aux entreprises.

Ils pourraient également contribuer à la réélection du président Joe Biden, qui est confronté au mécontentement généralisé de l’opinion publique quant à la hausse des prix.

 

L’inflation au−delà des attentes 

Deux récents rapports gouvernementaux ont cependant fait état d’une inflation plus élevée que prévu.

L’un d’entre eux a démontré que les prix à la consommation ont bondi de janvier à février bien plus que ce qui est conforme à l’objectif de la Réserve fédérale. Le second a révélé que l’inflation de gros était étonnamment élevée — un signe possible de pressions inflationnistes qui pourraient entraîner le maintien d’une hausse des prix à la consommation élevée.

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, et les 18 autres responsables du comité de fixation des taux d’intérêt ont réfléchi à la manière dont ces données pourraient affecter leur échéancier pour les réductions de taux.

La question centrale est de savoir s’ils ont maintenu des taux suffisamment élevés pendant assez longtemps pour maîtriser complètement l’inflation galopante.

Bien que l’inflation à la consommation ait chuté depuis le milieu de 2022, elle est restée bloquée au−dessus de 3%. Et au cours des deux premiers mois de 2024, les coûts des services sont restés élevés. Cela suggère que les taux d’emprunt élevés ne ralentissent pas suffisamment l’inflation dans ce vaste secteur de l’économie.

Même si les hausses de taux de la Réserve fédérale rendent généralement plus coûteux les emprunts pour les maisons, les voitures, les appareils électroménagers et d’autres biens coûteux, elles ont beaucoup moins d’effet sur les dépenses en services, qui n’impliquent généralement pas de prêts.

L’économie restant saine, il n’y a aucune raison qui pousserait la Réserve fédérale à réduire trop tôt les taux d’intérêt. Elle peut donc attendre jusqu’à ce qu’elle estime que l’inflation est durablement maîtrisée.

Christopher Rugaber, The Associated Press