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La stratégie face aux phénomènes du climat changeant progresse

La Presse Canadienne|Publié le 16 mai 2022

La stratégie face aux phénomènes du climat changeant progresse

Le groupe d’experts sur la résilience aux catastrophes a déclaré que d’ici 2030, le Canada devrait pouvoir réduire de façon mesurable le nombre de Canadiens exposés au danger des conditions météorologiques extrêmes et pouvoir remettre sur pieds en un an chaque communauté victime d’une catastrophe naturelle. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Des dizaines d’experts qui conseillent le gouvernement sur l’adaptation aux changements climatiques affirment que le Canada doit en faire davantage pour préparer les infrastructures aux menaces posées par les conditions météorologiques extrêmes et aider les Canadiens à se remettre des inondations, des incendies et des tempêtes majeurs.

Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, doit lancer lundi la deuxième et dernière phase de développement de la stratégie nationale d’adaptation que le gouvernement libéral a promis de compléter d’ici la fin de l’année. Le plan doit notamment proposer des moyens pour que le Canada soit plus résilient face aux effets du changement climatique.

Lors du dépôt de la première phase, cinq groupes d’experts sur la santé, l’économie, la résilience aux catastrophes, les infrastructures naturelles et bâties et la nature ont conseillé le ministre sur les domaines dans lesquels ils pensent que le gouvernement devrait axer son plan.

Le panel sur la santé a déclaré que d’ici 2030, les autorités sanitaires doivent disposer de ce dont elles ont besoin pour affronter les risques sanitaires liés au climat, y compris les maladies infectieuses et la santé mentale.

De nouvelles normes doivent par ailleurs être intégrées dans la conception et la gestion de toutes les infrastructures pour les rendre à la fois modestes en carbone et résistantes aux conditions météorologiques extrêmes. 

Et à propos de la résilience aux catastrophes, les experts disent que le Canada doit faire plus pour aider lorsque des conditions météorologiques extrêmes surviennent. 

À ce sujet, les habitants de Lytton, en Colombie-Britannique, peuvent en témoigner. La localité d’environ 250 habitants a été détruite par un incendie de forêt en juin dernier, après avoir connu la température la plus chaude jamais enregistrée au Canada. Deux personnes ont été tuées et 10 mois plus tard, les travaux de restauration n’ont toujours pas commencé.

Le ministre de la Protection civile, Bill Blair, s’est rendu à Lytton jeudi et a promis qu’une aide en cas de catastrophe d’au moins 416 millions $ serait allouée.

Mais la reconstruction de Lytton a été bloquée par un certain nombre de facteurs, notamment des conditions météorologiques plus extrêmes. En novembre dernier, les routes menant à la ville ont été emportées par des inondations qui ont causé des dommages estimés à 5 milliards $ dans toute la Colombie-Britannique. L’hiver a ensuite apporté les plus grosses chutes de neige à Lytton depuis plus de trois décennies.

Le groupe d’experts sur la résilience aux catastrophes a déclaré que d’ici 2030, le Canada devrait pouvoir réduire de façon mesurable le nombre de Canadiens exposés au danger des conditions météorologiques extrêmes et pouvoir remettre sur pieds en un an chaque communauté victime d’une catastrophe naturelle.

Lytton n’a pas été la seule communauté canadienne touchée par une succession de catastrophes. L’été dernier, Red Lake, en Ontario, et plusieurs Premières nations voisines ont été frappées par des incendies de forêt pour la deuxième année consécutive, provoquant des évacuations et détruisant des milliers d’hectares de terres.

Le 10 mai, la municipalité située à 500 kilomètres au nord-ouest de Thunder Bay a déclaré l’état d’urgence parce que les inondations avaient emporté des tronçons de l’autoroute menant à la Red Lake.

Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse sur la préparation des incendies de forêt que peu importe le succès des Canadiens dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les effets du réchauffement climatique les touchent déjà et le Canada doit en faire plus pour s’adapter.

«Le Canada connaît des incendies de forêt plus fréquents et plus extrêmes et, malheureusement, cela ne va pas s’améliorer», a-t-il déclaré. «C’est un produit du changement climatique qui est intégré à notre avenir.»

Au cours des deux dernières années, Sécurité publique Canada a été appelé à 14 reprises pour aider à lutter contre des incendies non maîtrisés. Au cours des cinq années précédentes, il n’a été nécessaire que quatre fois.

L’été dernier, plus de 4,3 millions d’hectares ont été brûlés à travers le Canada, soit plus de 1,5 fois la moyenne décennale de 2,6 millions.

Les prévisionnistes ont déclaré vendredi que les Canadiens de la Colombie-Britannique jusque dans l’ouest du Québec peuvent s’attendre à des risques d’incendie supérieurs à la moyenne en juin et juillet de cette année encore.

Les inondations sont également un risque majeur et plus fréquent. La semaine dernière, des inondations ont forcé des évacuations au Manitoba, en Alberta, dans les Territoires du Nord-Ouest et dans le nord-ouest de l’Ontario.

Jusqu’aux années 1960, le Canada a répertorié environ 30 catastrophes liées au climat chaque décennie. Maintenant, c’est plus de 100.