Le ministre des Transports, François Bonnardel. (Photo: La Presse Canadienne)
Gatineau — Des travaux d’élargissement et de réaménagement de l’autoroute 50, entre Mirabel et L’Ange-Gardien, à l’est de Gatineau, seront complétés d’ici dix ans, a annoncé lundi le gouvernement du Québec.
À terme, le projet permettra de relier l’Outaouais au reste du Québec par une véritable autoroute à quatre voies.
Le projet est «attendu depuis des années, sinon des décennies», a lancé le ministre des Transports, François Bonnardel, dans un garage du ministère, à Gatineau.
L’autoroute a été divisée en sept tronçons, de Mirabel à Gatineau. Les travaux débuteront cette année et seront terminés d’ici la fin de 2023 pour le premier tronçon, qui fait neuf kilomètres entre l’Ange-Gardien et Gatineau. Celui qui rejoint Mirabel sera le second à être refait et les travaux débuteront l’an prochain.
«On commence aux extrémités où nous avons une circulation plus importante», a expliqué M. Bonnardel.
Le ministère des Transports estime que 20 000 véhicules par jour circulent sur ces tronçons et que le nombre baisse à 9000 à 10 000 sur ceux du centre.
Longue attente
Lors de l’annonce, le député Mathieu Lévesque a raconté que l’élargissement de l’autoroute 50, «c’était la farce, la blague» lors des repas en famille depuis son enfance.
«Personne ne croyait que ça allait vraiment se réaliser», a-t-il résumé.
Il s’agit d’une annonce «historique» pour la région, a tranché son collègue ministre responsable de la région de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, qui estime que cette autoroute représentait depuis longtemps «un symbole d’inaction» des gouvernements, du fait que l’Outaouais était «tenu pour acquis».
L’autoroute 50 donne des sueurs froides à bien des automobilistes qui l’empruntent. M. Lacombe a témoigné qu’à de nombreuses reprises il a eu «peur avec les enfants à bord».
Il faut dire que près de 60% des 158 kilomètres de l’autoroute sont composés de tronçons à une voie dans chaque direction. Ce seront ces 96 kilomètres qui seront élargis.
M. Lacombe a témoigné que lorsqu’il était étudiant, les «dimanches soirs, en pleine tempête, sur l’autoroute 50, c’était long», surtout lorsqu’il se faisait dépasser par des véhicules, alors qu’il y avait du verglas ou du grésil et un poids lourd qui circulait en sens inverse, se demandant même s’il ne ferait pas mieux de donner un coup de volant pour atterrir dans l’accotement.
D’ici dix ans, sauf si
Bien que le gouvernement s’engage à terminer l’élargissement d’ici dix ans, seul «un menteur» dirait que l’échéancier est «coulé dans le béton», a indiqué le ministre.
«C’est important de se donner des échéanciers, (…) des cibles, a-t-il dit. Mais on n’est jamais, jamais, jamais à l’abri d’incidents ou de circonstances qui peuvent avoir un impact sur les échéanciers.»
Quoi qu’il en soit, Québec promet que les travaux «n’arrêteront pas jusqu’à ce que ce soit complété».
Le gouvernement n’était pas en mesure de préciser lundi le coût total du projet afin de ne pas influencer le processus d’appel d’offres, se contentant d’indiquer que la facture s’élèvera à «plusieurs centaines de millions de dollars».
Seul le coût de la première phase, 97 millions $, est connu pour le moment.