Lac-Saint-Jean: hausses de dépenses prévues pour les agriculteurs
Trium Médias|Publié le 11 Décembre 2023(Photo: Yohann Harvey Simard)
La valeur des terres agricoles est appelée à augmenter de manière significative au Lac-Saint-Jean dans le cadre du renouvellement des rôles d’évaluation foncière de certaines municipalités.
Parmi elles, on retrouve Saint-Henri-de-Taillon, où la valeur des terres agricoles a bondi d’environ 50% en trois ans. Même chose à L’Ascension, où on observe une hausse de 52% du rôle d’évaluation entre 2021-2024 et 2024-2027.
À Sainte-Monique, selon le rôle d’évaluation de 2021, la valeur totale des terres agricoles s’élevait à 3,5 millions de dollars (M$). Elle sera de 5,3M$ dès l’entrée en vigueur du prochain rôle. Du côté de Saint-Bruno, la valeur foncière du secteur agricole passera de 48,7M$ à 62,5M$.
«L’augmentation du prix des terres agricoles est très élevée, et elle se fait de façon constante depuis plusieurs années», remarque Gérard Mathieu, président du Syndicat local de l’UPA dans Lac-Saint-Jean-Est.
Il a lui-même été affecté par cette augmentation l’an passé. Propriétaire d’une entreprise agricole à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, il a vu la valeur de ses terres doubler lors du changement de rôle d’évaluation de la municipalité en janvier 2023.
Causes possibles
Selon Gérard Mathieu, ces hausses significatives pourraient s’expliquer par le fait que les terres agricoles, auparavant sous-évaluées, auraient subitement été évaluées à leur juste prix.
De son côté, le maire de L’Ascension et préfet de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est, Louis Ouellet, croit que le marché immobilier serait à l’origine des augmentations. «Les ventes se font à prix fort», dit-il
Une autre raison pourrait être le fait que plusieurs propriétaires d’entreprises agricoles ont procédé à des investissements importants dans leurs installations depuis le rôle précédent, ce qui en a fait grimper la valeur.
Hausse de l’impôt
La hausse de l’évaluation de leurs terres engendre ainsi une hausse de l’impôt foncier. Parallèlement, l’industrie agricole doit composer avec l’augmentation des intrants, comme le carburant, la machinerie ou la nourriture des animaux. Parmi toutes ces hausses, celle des taux d’intérêt fait particulièrement mal.
«Tant que les propriétaires ne vendent pas, ils n’ont rien de plus dans leurs poches», résume Gérard Mathieu. «En eux-mêmes, les taux ne sont pas si hauts, mais ils ont vraiment augmenté par rapport à ce à quoi les agriculteurs étaient habitués. Ça a une incidence énorme sur bien des producteurs. Beaucoup ont déjà de la misère à arriver, l’augmentation de leurs taxes est une claque de plus.»
Gérard Mathieu ajoute que le coût élevé des terres a aussi des impacts dans le transfert des entreprises agricoles, étant donné que la relève, déjà rare, peine de plus en plus à en faire l’acquisition.
Par Yohann Harvey Simard, Initiative de journalisme local