Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

L’actif net de la CDPQ de retour à un sommet historique

Denis Lalonde|Publié le 16 août 2023

L’actif net de la CDPQ de retour à un sommet historique

La haute direction de la Caisse de dépôt (de gauche à droite) Nathalie Palladitcheff, présidente et cheffe de la direction d’Ivanhoé Cambridge, Charles Emond, président et chef de la direction et Vincent Delisle, premier vice-président et chef des Marchés liquides. (Photo: Jade Trudelle)

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a enregistré un rendement de 4,2% au cours des six premiers mois de 2023, ce qui lui a permis d’effacer les pertes encaissées en 2022 et de voir son actif net atteindre un sommet historique.

Au 30 juin, l’actif net de la CDPQ atteignait 424 milliards de dollars (G$), comparativement à 402G$ au 31 décembre dernier. Après un recul de 18G$ de son actif net en 2022, ce dernier a effectué un rebond de 22G$ durant les six premiers mois de l’année.

La performance du «bas de laine des Québécois» se compare à un rendement de 4,1% pour son indice de référence.

Sur les marchés des actions, la performance de la Caisse atteint 6,4% au premier semestre, comparativement à 9,1% pour son indice de référence.

La direction de l’institution attribue cette sous-performance à ses activités dans les placements privés, qui ont offert un rendement de 1,4%, largement sous celui de 7,2% de l’indice de référence. L’institution soutient toutefois qu’au cours des cinq dernières années, cette portion du portefeuille a généré un rendement de 15,4%, comparativement à 11,9% pour l’indice de référence.

Du côté des marchés boursiers, la performance atteint 10,6% au premier semestre, ce qui est pratiquement conforme au rendement de 10,7% de l’indice de référence, malgré une exposition prudente à sept grands titres technologiques américains (Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Nvidia, Netflix et Meta Platforms) qui «représentent 80% du rendement de l’indice phare S&P 500» durant la période.

Sur cinq ans, le rendement des marchés boursiers a été de 7,1% en moyenne chaque année, légèrement sous celui de 7,5% de l’indice de référence. La Caisse soutient que l’écart s’explique par «une exposition plus limitée du portefeuille aux grands titres technologiques au début de la période». La direction dit avoir augmenté ses participations dans ces titres au cours des dernières années, tout en «évitant une surconcentration exacerbée comme celle observée sur les marchés».

Le premier vice-président et chef des Marchés liquides à la Caisse, Vincent Delisle, précise que l’institution a fait le choix de se donner une plus grande marge de manœuvre en s’exposant davantage à la croissance et à la technologie, tout en le faisant de façon rigoureuse.

 

Le secteur obligataire se stabilise

Après un rendement de -14,9% en 2022, le portefeuille de titres à revenu fixe s’est stabilisé durant les six premiers mois de 2023, générant un rendement de 3,9%, ce qui est légèrement supérieur à celui de 3,2% de l’indice de référence. Cette performance a été obtenue grâce à la hausse des taux d’intérêt.

Sur cinq ans, le resserrement monétaire amorcé en 2022 laisse toujours des traces, avec un rendement annualisé de 1,1%, alors que l’indice de référence est au point d’équilibre.

Vincent Delisle soutient que les taux obligataires sont plus stables et que l’ensemble du portefeuille de titres à revenu fixe est «porté par un rendement à échéance de 6,5%, de même que par le crédit privé (dette des pays émergents et crédit aux entreprises).

 

Plus difficile pour les placements privés

Du côté des placements privés, la Caisse a généré un rendement de seulement 1,4% au premier semestre, ce qui est largement sous l’indice de référence à 7,2%.

Le président et chef de la direction de la Caisse, Charles Emond, estime qu’il ne s’agit pas d’un ralentissement surprenant. «Les entreprises en portefeuille font croître leurs profits, mais la hausse des taux d’intérêt a un impact sur les financements et affecte la performance de certaines sociétés», dit-il, s’empressant d’ajouter que le secteur reste un moteur de performance sur cinq ans avec un rendement de 15,4% sur cinq ans, comparativement à 11,9% pour son indice de référence.