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L’activité économique «a ralenti» aux États-Unis, selon la Fed

AFP|Publié le 29 novembre 2023

L’activité économique «a ralenti» aux États-Unis, selon la Fed

L'activité économique a ralenti fin octobre et début novembre, avec des disparités selon les régions, a indiqué mercredi la banque centrale américaine (Fed) dans son Livre beige, une enquête réalisée auprès des entreprises et acteurs économiques. (Photo: 123RF)

La croissance des États-Unis au troisième trimestre s’est montrée plus forte encore qu’initialement annoncé, mais l’activité économique a, depuis, commencé à ralentir selon la banque centrale américaine, une condition nécessaire pour juguler durablement l’inflation.

L’expansion du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s’est élevée à 5,2% en rythme annualisé, entre juillet et septembre, selon la deuxième estimation du département du Commerce, publiée mercredi.

C’est plus que les 4,9% initialement annoncés, et qui représentaient déjà un doublement par rapport au trimestre précédent. Cette révision est plus forte encore qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur 5,0%, selon le consensus de MarketWatch.

La croissance avait surpris par sa vigueur au troisième trimestre. Les ménages avaient continué de dépenser, alimentant ainsi le principal moteur de l’économie américaine.

Il leur avait toutefois fallu consacrer une large part de leur budget aux dépenses en électricité, soins de santé et médicaments, services financiers et assurances. Ils avaient aussi acheté des équipements informatiques, et voyagé.

Les États-Unis privilégient la croissance en rythme annualisé, c’est-à-dire la croissance qui serait atteinte sur l’année entière à ce rythme.

D’autres économies avancées comparent simplement chaque trimestre au précédent, ce qui donne 1,3% pour les États-Unis au 3e trimestre (contre 1,2% publié lors de la première estimation).

 

Perspectives dégradées

Mais le glas de cette croissance vigoureuse pourrait avoir sonné.

L’activité économique a ainsi ralenti fin octobre et début novembre, avec des disparités selon les régions, a indiqué mercredi la banque centrale américaine (Fed) dans son Livre beige, une enquête réalisée auprès des entreprises et acteurs économiques.

«Dans l’ensemble, l’activité économique a ralenti depuis le rapport précédent», qui avait été publié le 18 octobre, est-il indiqué. Huit régions sur douze voient leur activité stagner ou décliner contre six lors du dernier Livre beige.

Sur les 12 régions que compte la structure de la Fed, la moitié a rapporté «de légères baisses de l’activité», et deux des conditions «stables ou légèrement en baisse». Quatre seulement ont fait état d’une «croissance modeste».

L’activité économique, en effet, doit ralentir pour faire revenir durablement l’inflation à un niveau acceptable.

C’est l’objectif de la Fed qui, depuis mars 2022, procède à des hausses de son principal taux directeur.

Ceux-ci se situent actuellement dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, depuis juillet. La Fed les a laissés à ce niveau lors de ses réunions monétaires de septembre et novembre, afin de ne pas peser trop fort sur l’activité économique.

Car les pleins effets des hausses de taux mettent du temps à se faire sentir entièrement dans l’économie réelle.

«Les perspectives économiques pour les six à douze prochains mois se sont dégradées », relève également le Livre beige de la Fed. Le rapport note également que la hausse des prix « s’est grandement modérée».

Sur le marché du travail, la pénurie de main-d’œuvre à laquelle font face les entreprises depuis plus de deux ans, et qui avait fait flamber les salaires, contribuant à alimenter l’inflation, semble moins forte: «la demande de main-d’oeuvre a continué de diminuer», souligne la Fed.

La mesure d’inflation privilégiée par la Fed, l’indice PCE, sera publiée jeudi pour le mois d’octobre. L’indice CPI, publié plus tôt dans le mois, a, lui, montré un fort ralentissement de l’inflation le mois dernier, à 3,2% sur un an.

La prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed aura lieu les 12 et 13 décembre, et un nouveau maintien des taux à ce niveau est majoritairement attendu à ce stade.