Une tendance qui devrait se poursuivre, mais connaître un petit ralentissement en 2019, selon le responsable de la WAO.
La consommation d’avocats a continué à exploser ces deux dernières années en Occident, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, la satisfaction de la forte demande étant facilitée par les récoltes records de certains pays exportateurs, a indiqué mardi l’organisation mondiale de l’avocat (WAO).
En Europe, la consommation d’avocats a grossi de 65 % entre 2016 et 2018, indiquent des tableaux de la WAO communiqués à l’AFP. Elle a ainsi atteint environ 650 000 tonnes, « au moins », selon son président, Xavier Equihua, en visite à Paris pour la parution du nouveau guide Michelin, avec lequel l’organisation a récemment noué un partenariat.
Aux États-Unis, après un creux en 2017, la consommation a connu un rebond en 2018, pour atteindre quelque 1,1 million de tonnes.
« Nous avons dépassé nos attentes, car des pays comme l’Afrique du Sud, le Chili, et le Pérou ont exporté davantage », grâce à des récoltes records, a expliqué à l’AFP Xavier Equihua.
La France, moteur de la consommation européenne, n’échappe pas à cette tendance. Paris, ville où l’on consomme le plus d’avocats par habitant et par an, a encore gagné en appétit pour ce fruit, avec une consommation de 2,8 kilos, selon M. Equihua.
Une tendance qui devrait se poursuivre, mais connaître un petit ralentissement en 2019, selon le responsable de la WAO. Il estime à 20 % la croissance de la consommation en France pour l’année à venir, et à 20 % également pour l’Europe, contre 35 % cette année.
Un ralentissement imputable uniquement à des récoltes parties pour être moins abondantes, selon la WAO.
« Tous les pays producteurs d’avocats auront des récoltes soit équivalentes, soit moindres par rapport à l’an passé », a estimé M. Equihua.
Concernant les problèmes rencontrés avec les cartels de la drogue par les producteurs d’avocats au Mexique, premier producteur mondial, M. Equihua a estimé que le phénomène avait été exagéré et que la situation différait énormément d’un État à l’autre.
Ainsi, s’il reconnaît qu’un État comme le Michoacán rencontre des problèmes de ce type, sa production ne représente selon lui qu’une minorité des avocats exportés vers l’Europe (30 %).
« La majeure partie des avocats exportés du Mexique vers l’Europe, soit 70 %, viennent de l’État de Jalisco, où il n’y a pas de problèmes de drogue », a assuré M. Equihua. Selon lui, la production d’avocats dans cet État ne cause pas non plus de problèmes de déforestation ou d’accès à la ressource en eau.
En outre, le Mexique dans son ensemble « ne représente que 8 % des avocats importés en Europe », a conclu M. Equihua.