Le degré de vulnérabilité du marché de l’habitation est élevé
La Presse Canadienne|Publié le 28 septembre 2021Une grande partie des déplacements de personnes a eu lieu de certains des grands centres urbains vers l’extérieur des grands centres urbains. (Photo: 123RF)
Toronto — Le secteur de l’habitation du Canada est passé d’un degré de vulnérabilité modéré à élevé au cours du deuxième trimestre, les marchés de Toronto, Ottawa et Montréal étant parmi ceux qui présentent le plus de risques, a indiqué mardi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
L’agence fédérale du logement a attribué l’escalade de la vulnérabilité à l’accélération des prix et à la surévaluation persistante à travers le pays, soulignant que cette situation était en grande partie le reflet des déséquilibres intensifiés et persistants dans plusieurs marchés locaux de l’habitation en Ontario et dans l’est du Canada.
«Même si nous avons constaté une légère modération de certaines statistiques du marché du logement au troisième trimestre, lorsque l’on regarde les résultats du deuxième trimestre l’activité était encore beaucoup plus forte qu’elle ne l’est aujourd’hui», a observé l’économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan.
«L’activité du marché du logement est très forte, la croissance des prix est toujours très forte et les niveaux de prix sont très élevés.»
L’évaluation trimestrielle de la SCHL publiée mardi attribue des cotes de vulnérabilité faible, modérée ou élevée à l’ensemble du pays et à 15 grandes villes en fonction de quatre facteurs: la surchauffe, l’accélération des prix, la surévaluation et les stocks excédentaires.
Si ces facteurs deviennent déséquilibrés ou si les risques augmentent dans plusieurs domaines à la fois, l’agence postule que les marchés pourraient être plus vulnérables aux problèmes et que les gens pourraient commencer à avoir des difficultés avec leurs prêts hypothécaires.
L’évaluation du marché canadien effectuée au deuxième trimestre par la SCHL a révélé des degrés modérés de vulnérabilité lorsqu’elle s’est penchée sur les risques de surchauffe, d’accélération des prix et de surévaluation.
Elle a constaté un faible niveau de vulnérabilité lié au taux de stocks excédentaires du pays, mais a tout de même attribué au pays un classement global de vulnérabilité «élevé».
Au cours des deux trimestres précédents, le marché immobilier canadien affichait un degré de vulnérabilité «modéré», mais M. Dugan a mis en garde contre la pression des régions rurales comme la région des chalets de l’Ontario et les régions de Niagara, Bancroft et North Bay, qui ne reçoivent pas de cotes de vulnérabilité, mais qui contribuent malgré tout à l’analyse nationale.
«Une grande partie des déplacements de personnes a eu lieu de certains des grands centres urbains vers l’extérieur des grands centres urbains, et certaines des plus fortes croissances de prix enregistrées plus tôt cette année étaient vraiment dans de plus petites (communautés) et dans les communautés rurales», a observé M. Dugan.
Les évaluations de marché individuelles de la SCHL pour le deuxième trimestre ont montré que Toronto, Hamilton, Ottawa, Montréal, Moncton et Halifax présentaient des degrés de vulnérabilité élevés.
Tous ces marchés avaient déjà un degré de vulnérabilité élevé au trimestre précédent, à l’exception de Montréal, où il était auparavant jugé modéré. Les prix des logements montréalais ont fortement augmenté et sont nettement supérieurs au niveau dicté par les facteurs fondamentaux comme le revenu du travail, a noté l’agence.
Victoria, Edmonton et Calgary ont conservé leur degré de vulnérabilité modéré, tandis que l’évaluation a établi que Vancouver, Saskatoon, Regina, Winnipeg et Québec montraient un faible degré de vulnérabilité.
Le faible degré de vulnérabilité était une nouveauté pour Vancouver, qui montrait précédemment un niveau de vulnérabilité modéré.