Le fédéral lève les mesures sanitaires aux frontières
La Presse Canadienne|Publié le 26 septembre 2022Les ressortissants étrangers n’auront plus besoin d’une série de vaccinations pour entrer au pays. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Le cabinet fédéral a confirmé lundi matin que toutes les restrictions sanitaires liées à la COVID-19 aux frontières seront supprimées samedi prochain, 1er octobre: la preuve vaccinale, les tests de dépistage et l’isolement des voyageurs internationaux, mais aussi le port du masque obligatoire dans les avions et les trains.
Le décret ministériel qui maintient ces mesures sanitaires jusqu’au 30 septembre ne sera donc pas renouvelé à son expiration vendredi soir. Mais le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a prévenu une fois de plus que les restrictions pandémiques pourraient être rétablies si la situation l’exigeait.
«Nous avons appris au cours des dernières années quels types de mesures peuvent fonctionner, a déclaré M. Duclos lundi. Nous laisserons donc ouvertes toutes les options possibles en matière de protection de la santé et de la sécurité des Canadiens.»
Ces assouplissements signifient aussi que les ressortissants étrangers n’auront plus besoin d’une série approuvée de vaccinations pour entrer au Canada. De plus, les voyageurs qui arrivent au Canada ne seront plus soumis à un test aléatoire de dépistage, et les Canadiens non vaccinés n’auront pas besoin de s’isoler à leur retour au pays.
Les croisiéristes n’auront pas à présenter un résultat de test négatif avant l’embarquement ni à prouver qu’ils ont été vaccinés. Et les voyageurs qui entreront au Canada après samedi n’auront pas besoin de surveiller et de signaler s’ils développent des signes ou des symptômes de la COVID-19.
Les cinq ministres fédéraux qui en ont fait l’annonce lundi matin ont déclaré que ces changements avaient été guidés par la science et l’épidémiologie. Selon Ottawa, la modélisation indique que le sommet de la dernière vague de la maladie est «largement passé».
Résistance dans les avions
Mais au-delà de la science, les journalistes ont demandé aux ministres lundi si ces assouplissements n’avaient pas aussi été motivés, du moins en partie, par la politique, alors que les libéraux affrontent le nouveau chef conservateur Pierre Poilievre, farouchement opposé à ces restrictions sanitaires aux frontières.
L’Agence de la santé publique du Canada recommande toujours fortement que les gens portent le masque, en particulier dans les environnements bondés — comme un avion ou un train.
«La science est claire: le port du masque est clairement un moyen de protection personnelle extrêmement efficace, a rappelé le docteur Howard Njoo, administrateur en chef adjoint de la santé publique du Canada. J’espère que les Canadiens prendront une décision éclairée à ce sujet.»
Le ministre Duclos a indiqué de son côté que les comportements négatifs de certains passagers récalcitrants au masque avaient rendu les choses très difficiles pour les compagnies aériennes et les équipages ces derniers mois, et il n’a pas nié que cet enjeu avait été un facteur dans la décision du gouvernement.
«La transmission des variants de la COVID est surtout intérieure (en sol canadien), et c’est donc ce sur quoi nous devons insister: le port du masque est fortement recommandé (…), mais ce n’est pas quelque chose qui peut être, en un sens, imposé», a admis M. Duclos.
Il s’agit d’un changement de message par rapport au début de l’été, lorsque le gouvernement fédéral et les responsables de la santé publique insistaient sur le fait que le maintien de ces mesures à la frontière était nécessaire pour suivre l’évolution de la maladie et empêcher l’introduction au pays de nouveaux variants.
Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré qu’il y avait eu jusqu’à présent 38 millions d’entrées aux frontières en 2022, soit deux fois plus que l’année dernière. «Nous voulons continuer sur cette lancée», a-t-il dit.
L’application «ArriveCan», par ailleurs, ne sera plus obligatoire à l’expiration du décret ministériel samedi. «À l’avenir, l’utilisation d’ArriveCan sera facultative, permettant aux voyageurs qui le souhaitent de soumettre leur déclaration en douane à l’avance dans les principaux aéroports», a déclaré le ministre Mendicino.
Cette option est actuellement disponible dans les aéroports internationaux de Montréal, Toronto et Vancouver, mais elle sera étendue pour inclure éventuellement les aéroports de Québec, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Ottawa et Halifax, ainsi que le petit aéroport Billy Bishop à Toronto.
De plus, l’Agence des services frontaliers du Canada envisage d’ajouter des fonctionnalités à cette application ArriveCan, pour informer par exemple les voyageurs sur les temps d’attente à la frontière.
Ces changements ne suppriment pas les exigences de quarantaine ou de test de dépistage pour tous les voyageurs qui arriveront au Canada d’ici samedi.