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Le marché de la rénovation poursuit son essor malgré l’inflation

La Presse Canadienne|Publié le 14 novembre 2022

Le marché de la rénovation poursuit son essor malgré l’inflation

Malgré cet élan, le marché fait face à de nombreux défis. L’un d’entre eux est la main-d’œuvre qualifiée. (Photo: 123RF)

L’élan du marché des rénovations n’a pas été freiné par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.

La demande a été en pleine croissance au cours de la pandémie, notamment à partir de l’été 2020, les gens passant plus de temps à la maison.

«Cet été-là, nous avons vécu un été plus que normal, même si c’était avant la vaccination. J’ai eu l’impression que les gens se préparaient à la vague automnale, réalisant qu’ils seraient en télétravail et que les enfants ne retourneraient pas en classe en septembre», raconte Jordy Fagan, de la firme d’aménagement intérieur torontoise Collective Studio.

En 2022, la demande est demeurée très forte malgré la perte de confiance des consommateurs.

«Je pense que les gens avaient épargné», ajoute Mme Fagan.

Malgré cet élan, le marché fait face à de nombreux défis. L’un d’entre eux est la main-d’œuvre qualifiée, mentionne Dave Kenney, de BroLaws Construction.

M. Kenney souligne que son entreprise veut susciter l’intérêt pour ce secteur de l’emploi. Elle souhaite aussi bien former les jeunes travailleurs.

«Nous avons besoin de plus de gens pouvant soutenir que la construction est un bon domaine pour travailler, qu’on peut y réussir que dans n’importe quel autre secteur», dit-il.

M. Kenney ajoute qu’il a dû augmenter le salaire de ses employés à cause de la hausse du coût de la vie. Et, conséquemment, il a dû augmenter ses prix.

En septembre, le salaire horaire moyen des travailleurs de la construction a grimpé de 7,5% sur une base annuelle, selon Statistique Canada.

Si le carnet de commandes des rénovateurs demeure bien rempli, ils font face à un autre problème: terminer les travaux à temps à cause des retards dans la chaîne d’approvisionnement.

«Par exemple, on vient de terminer une cuisine, mais le four n’était pas disponible avant deux mois. L’article était en attente. Il n’avait donc pas été livré, résume M. Kenney. Autre exemple: nous avons dû attendre après un comptoir parce que le fournisseur était en rupture de stock en raison de la forte demande.»

Les propriétaires ont dépensé en moyenne environ 13 000 $ de mars 2021 à février 2022 pour exécuter des travaux de rénovation à l’intérieur de leur maison. La moyenne des projets de rénovation extérieure s’est élevée à 6000 $, selon les données de HomeStars, une entreprise en rénovation domiciliaire.

Les propriétaires s’attendent à dépenser en moyenne plus de 25 000 $ de mars 2022 à février 2023.

 

Un ralentissement 

Mais des experts voient déjà des nuages s’annoncer à l’horizon.

Kevin Lee, chef de la direction de l’Association canadienne des constructeurs résidentiels (CHBA), dit avoir déjà constaté un léger ralentissement dans la demande au cours de la seconde moitié de 2022.

«Beaucoup de gens financent leurs importantes rénovations par différents moyens comme leur marge de crédit. Comme l’emprunt est de plus en plus cher, plusieurs préfèrent mettre leur projet de rénovation sur la glace.»

RénoAssistance, une entreprise dont le Mouvement Desjardins est l’actionnaire majoritaire, croit que le marché de la rénovation demeurera vigoureux l’an prochain.

La raison: plus de propriétaires préfèrent rénover plutôt que de vendre dans un marché immobilier au ralenti