En 2015, quand Michel Leclerc s'est installé dans sa maison, dans le secteur de Saint-Jean-des-Piles, au bord de la ...
En 2015, quand Michel Leclerc s’est installé dans sa maison, dans le secteur de Saint-Jean-des-Piles, au bord de la rivière Saint-Maurice, il a connu quelques nuits blanches. «Je n’étais pas habitué au silence», raconte le directeur du Centre d’excellence de CGI de Shawinigan. Il faut dire que le contraste était frappant. Il habitait jusque-là un appartement à l’angle de la rue Yonge et de l’avenue Eglinton, à Toronto.
Pour Shawinigan, l’implantation de cette antenne de CGI a changé le visage de son centre-ville. Plus de 280 employés travaillent dans ce bureau desservant une clientèle internationale. Il faut dire que la main-d’oeuvre l’est aussi : on n’y compte pas moins de 31 nationalités.
Cet apport migratoire est aussi alimenté par l’entreprise Cognibox, une entreprise qui fait dans la gestion de la sous-traitance située dans le même immeuble que CGI, sur la 5e rue de la Pointe. Le personnel de l’hôpital régional, à Shawinigan-Sud, compte aussi de plus des employés d’origines ethniques diverses. Encore au début des années 2000, il était impossible d’y croiser une minorité visible. La cour de récréation de l’école Immaculée-Conception, située au centre-ville, s’anime désormais de groupes d’enfants d’origines diverses.
Selon Michel Leclerc, l’intégration des employés à la collectivité jusque-là très homogène de Shawinigan s’opère de manière harmonieuse. Il faut remercier, pour cela, le Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA), qui a pour mission d’aider les nouveaux citoyens à s’installer et à s’intégrer. L’organisme à but non lucratif veille aussi à éduquer et à sensibiliser la population locale à l’importance de cette diversité culturelle. Cela passe par une pléiade d’activités, de l’organisation de repas multiculturels, des sorties de pêche blanche ou encore de séances de speed-dating interculturel.
En 2018, Shawinigan a accueilli 122 nouveaux arrivants, dont 39 enfants, en provenance d’endroits aussi divers que l’Algérie, l’Iran, l’Inde ou le Rwanda.
Aux «roulottes à patates» caractéristiques de la 5e rue de la Pointe, s’est ajouté un restaurant libanais, une adresse sans prétention appréciée du maire Michel Angers. L’ouverture d’un restaurant indien, le Taj Mahal, juste à côté de la microbrasserie Le Trou du diable, a aussi fait grand bruit. Ouvert par le conjoint d’une employée indienne de CGI, il n’aurait rien à envier à ceux qu’on trouve dans la métropole.