La Maison-Blanche a publié une note de blogue qui rejette la définition classique constituant une récession. (Photo: 123RF)
New York — Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s’est contracté un peu moins que ce qui avait été initialement annoncé au deuxième trimestre, de 0,6% en rythme annualisé, mais reste en repli, ce qui risque de faire plonger la première économie du monde dans la récession.
La deuxième estimation du département du Commerce publiée jeudi est supérieure de 0,3 point à la première estimation (-0,9%), annoncée fin juillet.
Au premier trimestre déjà, le PIB américain avait reculé de 1,6%.
La définition communément admise de la récession correspond à deux trimestres consécutifs de recul du PIB, mais de nombreux économistes, ainsi que l’administration Biden, affirment que l’économie n’est cependant pas forcément en récession du fait d’autres indicateurs plus favorables, comme le marché de l’emploi qui reste dynamique.
«Les récentes données sur l’emploi et la consommation confirment que l’économie n’est pas en récession», juge Lydia Boussour d’Oxford Economics, alors que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont reculé jeudi.
Le département du Commerce souligne dans son rapport que la différence entre la première et la deuxième estimation du PIB est principalement liée au fait que les dépenses de consommation ont été meilleures qu’initialement estimées.
D’avril à juin, elles ont progressé de 1,5% au lieu de 1% dans la première évaluation, alors qu’elles avaient avancé de 1,8% au 1er trimestre.
Les stocks, que les distributeurs ont eu du mal à écouler face à une demande ralentie par la hausse des prix, pèsent toujours lourd dans le ralentissement de la première économie mondiale coûtant 1,8 point de croissance. Mais c’est moins que dans la première estimation.
La réduction des dépenses par les autorités des États et des collectivités locales a été légèrement moins forte qu’évaluée initialement (-1,8%).
En revanche, la chute du marché immobilier, handicapé par la hausse des taux d’intérêt dans un environnement de prix déjà très élevés, s’est aggravée. Les investissements résidentiels ont dégringolé de 16,2% contre une chute de 14% pour la première estimation et une progression de 0,4% au premier trimestre.
«Un marché du logement chancelant et une confiance dans l’économie qui se dégrade sont des signes clairs que l’inflation élevée et les coûts d’emprunts qui grimpent, pèsent sur l’économie», ajoutait Lydia Boussour.
Oxford Economics prévoit «un modeste rebond du PIB au troisième trimestre avant de ralentir nettement à l’approche de 2023».
Sur le trimestre seul, le recul du PIB américain est de 0,1% si l’on compare simplement au trimestre précédent, comme le font d’autres économies avancées. Les États-Unis privilégient la mesure du PIB en rythme annualisé, qui compare au trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière.