« Je signerai cette proposition de loi et m’adresserai au peuple américain dès qu’elle arrivera sur mon bureau » a déclaré Joe Biden. (Photo: 123RF)
Washington — Le vaste plan américain d’assistance militaire et économique à l’Ukraine attend mercredi la signature de Joe Biden, au lendemain de son adoption après des mois de tractations aux États unis, le président américain promettant d’envoyer des armes à Kiev dès cette semaine.
L’aide à l’Ukraine de 61 milliards de dollars américains, a reçu mardi un très large soutien au Sénat américain. Joe Biden a aussitôt annoncé qu’il allait promulguer le texte, adopté quelques jours plus tôt à la Chambre des représentants, l’autre composante du Congrès américain.
« Je signerai cette proposition de loi et m’adresserai au peuple américain dès qu’elle arrivera sur mon bureau » mercredi « afin que nous puissions commencer à envoyer des armes et du matériel à l’Ukraine cette semaine », a-t-il déclaré.
Le Congrès a répondu à « l’appel de l’histoire » avec cette loi qui vise à « renforcer notre sécurité nationale et à envoyer au monde un message sur la puissance du leadership américain », a-t-il ajouté dans un communiqué de la Maison-Blanche.
Sur les réseaux sociaux, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit « reconnaissant envers le Sénat des États-Unis pour avoir approuvé une aide vitale pour l’Ukraine ».
Le Kremlin de son côté en a minimisé la portée. « Tous les nouveaux lots d’armes sont sûrement déjà prêts et ne changeront pas la dynamique sur le front », a déclaré mercredi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Ces fonds sont le résultat de mois de négociations extrêmement acrimonieuses, d’allées et venues du président ukrainien à Washington, et de pressions d’alliés à travers le monde.
Ils ont même coûté à un chef républicain son poste.
« Des munitions » plutôt que « nos garçons »
L’assistance militaire américaine, interrompue depuis plusieurs semaines, devrait reprendre quasiment dans la foulée — d’ici « les prochains jours », a indiqué mardi le porte-parole du Pentagone.
L’adoption de ce plan d’aide est un soulagement pour l’armée ukrainienne, confrontée à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions, face aux pressions constantes des troupes russes à l’est.
Les États-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev, mais le Congrès n’avait pas adopté de grande enveloppe pour son allié depuis près d’un an et demi — principalement en raison de querelles partisanes.
Le président américain et le Parti démocrate sont restés favorables à cette aide, présentée comme un investissement dans la sécurité des États unis face, selon eux, aux visées agressives de la Russie.
Les républicains, emmenés par Donald Trump, sont devenus de plus en plus réticents, et le patron conservateur de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a longtemps bloqué le texte.
Le chef républicain au Congrès a fini par soutenir la reprise de l’aide militaire et économique, avec cette justification: « Je préfère envoyer des munitions à l’Ukraine qu’envoyer nos garçons se battre ».
Ce plan d’aide autorise aussi le président Biden à confisquer et à vendre des actifs russes pour qu’ils servent à financer la reconstruction de l’Ukraine. Une idée qui fait son chemin auprès d’autres pays du G7.
Une grande partie de l’enveloppe servira par ailleurs à reconstituer les stocks de l’armée américaine et reviendra aux usines d’armement aux États-Unis.
Mercredi, l’armée ukrainienne a frappé avec des drones des sites énergétiques dans l’ouest de la Russie, a indiqué une source au sein du secteur ukrainien de la défense à l’AFP, confirmant des informations russes et affirmant qu’il s’agissait de « cibles absolument légitimes ».
Des drones ukrainiens ont frappé « deux dépôts pétroliers » dans la région de Smolensk à quelque 400 kilomètres des frontières, lors de cette opération organisée par le service ukrainien de sécurité (SBU), a affirmé la source.
Ces nouvelles attaques ont eu lieu sur fond de tensions dans le domaine stratégique avec Washington, qui a critiqué selon des médias les frappes de Kiev sur des sites énergétiques situés sur le sol russe et demandé d’y mettre fin.