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Le «plus grand défi» pour l’économie mondiale vient de la guerre

AFP|Publié le 14 juillet 2022

Le «plus grand défi» pour l’économie mondiale vient de la guerre

«Notre plus grand défi vient de la guerre engagée par la Russie» en Ukraine, a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, au cours d'une conférence de presse sur l'île indonésienne de Bali. (Photo: Getty Images)

Nusa Dua — La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a estimé jeudi que «le plus grand défi» pour l’économie mondiale venait de la guerre en Ukraine, avant une réunion ministérielle du G20 en Indonésie.

«Notre plus grand défi vient de la guerre engagée par la Russie» en Ukraine, a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse sur l’île indonésienne de Bali.

«Nous voyons des retombées de cette guerre dans tous les coins du monde, en particulier en ce qui concerne les prix de l’énergie, et la montée de l’insécurité alimentaire».

«La communauté internationale doit avoir une vision claire de la façon de forcer Poutine à rendre des comptes pour les conséquences économiques et humanitaires mondiales de cette guerre», a-t-elle souligné.

La guerre engagée depuis le 24 février en Ukraine a secoué les marchés mondiaux, accentué l’inflation, et aggravé une crise alimentaire et énergétique qui menace de déstabiliser les pays les plus vulnérables.

La ministre de Joe Biden est à Bali, en Indonésie, pour participer à la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales les 15 et 16 juillet.

Elle a indiqué vouloir continuer à faire pression auprès de ses homologues du G20 pour un plafonnement des prix du pétrole russe, afin de priver Moscou des financements nécessaires pour poursuivre la guerre et en même temps limiter l’inflation.

«Un plafonnement des prix est l’un de nos instruments les plus puissants», a-t-elle dit, car cela «priverait Poutine des revenus dont sa machine de guerre a besoin».

La responsable a dit espérer que l’Inde et la Chine rejoindront l’initiative, car cela «servira leurs propres intérêts» en minimisant les prix des hydrocarbures pour les consommateurs du monde entier.

 

«Pas de place» pour les Russes

Un autre objectif de la réunion du G20 sera d’encourager les grands pays créanciers, dont la Chine, à finaliser un accord de réduction de la dette des pays pauvres, a noté Janet Yellen, en citant l’exemple de l’économie en faillite du Sri Lanka. 

«Clairement, le Sri Lanka n’est pas capable de rembourser sa dette et j’espère que la Chine sera prête à aider à collaborer avec le Sri Lanka pour restructurer sa dette».

Sur la forme, la responsable a souligné que «les représentants du régime de Poutine ne devaient avoir aucune place à ce forum».

Mais elle a refusé d’indiquer si les pays occidentaux pourraient boycotter les responsables russes et sortir de la réunion, comme ils l’avaient fait à une réunion des dirigeants financiers du G20 précédent en avril.

«Ça ne peut pas être “business as usual”», a-t-elle expliqué, «mais je peux vous dire que je vais exprimer mon avis sur l’invasion russe de la façon la plus forte possible, (…) parler de son impact sur l’Ukraine et la condamner».

Et «j’escompte que de nombreux collègues feront de même».

 

Perspectives mondiales assombries

Le ministre des Finances russe Anton Silouanov devrait cette fois assister à la réunion virtuellement, et avoir un adjoint sur place, selon les organisateurs indonésiens.

La semaine dernière le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov était venu en personne à une réunion de ses homologues du G20, mais avait dû essuyer une salve d’accusations au sujet de la guerre et a quitté la réunion en milieu de journée.

Les propos de Janet Yellen interviennent au lendemain d’un avertissement du Fonds monétaire international sur des perspectives économiques mondiales qui «s’assombrissent».

L’institution financière devrait ce mois-ci à nouveau baisser ses prévisions de croissance «pour 2022 et 2023», après les avoir baissées en avril, a déclaré la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva.

Dans une note, le FMI prévient que la progression plus élevée que prévu de l’inflation pourrait «enflammer les tensions sociales».

La Russie et l’Ukraine ont néanmoins réalisé des progrès mercredi sur la question du blocage des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens, la Turquie annonçant de nouvelles discussions sur le sujet la semaine prochaine.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a dit espérer qu’un «accord formel» pourrait être prochainement conclu, a évoqué «une lueur d’espoir» pour ceux souffrant de la faim.

En marge de la réunion, 11 pays d’Asie dont l’Indonésie, l’Inde, Hong Kong et Singapour, ont signé une «Déclaration de Bali», sous l’égide l’OCDE pour s’engager à renforcer la transparence fiscale entre leurs économies.

Le secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann a salué «l’engagement politique clair» des signataires en estimant que les États de la région perdaient actuellement quelque 25 milliards de dollars de revenus fiscaux par an à cause d’actifs offshore.