Le Parti québécois a présenté mardi son cadre financier basé sur le rapport préélectoral de la vérificatrice générale. (Photo: La Presse Canadienne)
Un gouvernement péquiste irait chercher 12,3G$ de dollars (G$) en nouveaux revenus dans un premier mandat, notamment avec une taxe sur les «superprofits» engendrés par certaines entreprises au cours des crises sanitaire et inflationniste.
Le Parti québécois (PQ) a présenté mardi son cadre financier basé sur le rapport préélectoral de la vérificatrice générale et certifié par le professeur d’économie Paul Makdissi de l’Université d’Ottawa.
Un cadre financier «prudent», selon le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, en conférence de presse, au Palais des congrès de Montréal.
Ses promesses électorales totalisent 29,9G$ sur cinq ans. Près de 8G$ seront dédiés au virage des soins à domicile, qui représente l’un des plus gros morceaux des engagements péquistes.
Le PQ estime d’ailleurs que cette promesse entraînera en grande partie un déficit de 518 millions de dollars en 2026-2027, année électorale. Mais l’État engendrerait des surplus de l’ordre de 383M$ dès l’an prochain, et de 544M$ en 2024-2025, sous un gouvernement péquiste, pour atteindre l’équilibre budgétaire l’année suivante.
Le ratio de la dette par rapport au PIB descendrait à 39,4% à la fin du mandat.
Les engagements environnementaux du PQ constituent la part la plus importante en termes d’investissements. Ils totalisent environ 10G$ sur cinq ans. Le parti s’engage à bonifier autour de 1,5G$ par année le budget en environnement dans le cadre de son plan climat pour réduire de 45% les GES par rapport à 2010.
Un montant est également réservé pour la mise en œuvre d’une «passe climat» qui offrirait un accès illimité au transport collectif équivalent à 1$ par jour. Le PQ réduirait d’environ un milliard de dollars par année le versement au Fonds des générations afin de financer un fonds pour une transition écologique «juste».
Nouveaux revenus
L’apparition de surplus serait causée grâce à l’instauration d’une taxe sur les profits «surdimentionnés» réalisés par les entreprises, principalement du milieu de l’énergie, au cours des deux dernières années, indique le PQ.
Le chef Paul St-Pierre Plamondon détaillera plus tard dans la campagne électorale cette mesure. Elle serait appliquée en 2022-2023 et en 2023-2024.
Le PQ est la seule formation politique à ne pas promettre de baisses d’impôts ou de taxes. Le parti propose plutôt de verser des allocations temporaires entre 750$ et 1200$ pour les personnes ayant un revenu entre 0$ et 80 000$ par année. Une dépense de 6,3G$ provenant du «trop-perçu» de l’État avec l’inflation.
La formation souverainiste prévoit aussi aller chercher de nouveaux revenus en taxant les GAFAM à 3% de leurs chiffres d’affaires québécois, en cessant l’incorporation des médecins et en taxant la spéculation immobilière, entre autres.
Le PQ estime aussi que les incitatifs pour encourager le retour au travail des retraités entraîneront des revenus atteignant 2,7G$ en 2026-2027.
Indépendance
Une dépense de 231M$ entre 2023 et 2026 sera prévue pour préparer l’indépendance du Québec, le thème phare de la tournée électorale du Parti québécois.
C’est environ la moitié du budget prévu chez Québec solidaire pour son assemblée constituante afin d’élaborer une constitution qui sera soumise à un référendum.
Sur un autre plan, le PQ entend créer deux nouveaux ministères, un pour le développement régional, l’autre pour la condition féminine. La création de ces deux instances résultera par des dépenses de 256M$, selon le cadre financier.
Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne