Le PQ veut accompagner la cimenterie McInnis pour réduire ses GES
La Presse Canadienne|Publié le 07 septembre 2022«On s’attend à ce que l’entreprise fasse sa part et si elle ne le fait pas, c’est le pouvoir de l’État québécois de la contraindre», a déclaré le leader du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. (Photo: La Presse Canadienne)
Carleton-sur-Mer — Le chef du Parti québécois a conclu sa tournée mercredi dans l’Est-du-Québec durant laquelle le dossier de la cimenterie McInnis, à Port-Daniel-Gascons, en Gaspésie, est venu le rattraper.
Plus d’une fois, il a été demandé à Paul St-Pierre Plamondon si l’un des plus grands pollueurs du Québec, projet d’usine initié par le gouvernement péquiste de Pauline Marois, était une «tache» et un «boulet» pour le PQ, ou encore son «pire héritage».
Le leader souverainiste a dit maintenant se tourner vers son plan de réduction des gaz à effet de serre (GES) dont la cible est une baisse de 45% par rapport à 2010. Les engagements environnementaux du PQ sont-ils compatibles avec les importantes émissions de GES provenant de la cimenterie?
M. St-Pierre Plamondon répond ne pas souhaiter fermer l’entreprise qui s’alimente encore avec du coke de pétrole, pour éviter qu’elle se déplace ailleurs dans le monde où la législation est plus laxiste. La planète serait alors perdante dans son ensemble, selon lui.
Le politicien veut plutôt «accompagner» la cimenterie pour identifier les technologies permettant de réduire les émissions de GES. Néanmoins, il entend aussi contraindre la compagnie à se conformer à son engagement d’utiliser de la biomasse forestière pour diminuer son empreinte environnementale.
Ce sera une «approche de réglementation stricte et sévère».
«On s’attend à ce que l’entreprise fasse sa part et si elle ne le fait pas, c’est le pouvoir de l’État québécois de la contraindre», a déclaré M. St-Pierre Plamondon, en point de presse, mercredi à Carleton-sur-Mer.
La veille, il a ouvert la porte à offrir une aide financière. Mais «ce sera quelque chose à négocier si jamais le gouvernement va plus loin et en impose davantage que ce qui avait au moins été convenu en biomasse à l’origine», a-t-il dit.
S’il est élu, le candidat péquiste de Bonaventure, Alexis Deschênes, a promis de travailler à convaincre l’entreprise de se lancer dans la biomasse.
«C’est un bon projet pour tout le monde. On va utiliser la biomasse forestière qui est inutilisée en Gaspésie. Les Autochtones et les coopératives forestières sont impliqués dans le projet, et ça va permettre à l’entreprise de réduire ses GES», a affirmé M. Deschênes, mercredi en point de presse.
La direction de la cimenterie a déjà laissé miroiter des solutions moins polluantes. L’entreprise émettrait maintenant autour de 1 million de tonnes de GES par an.
Cette dépêche a été rédigée par Frédéric Lacroix-Couture avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.