Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Le prix des chalets sur le bord de l’eau a diminué de 8,3%

La Presse Canadienne|Publié le 20 mars 2024

Le prix des chalets sur le bord de l’eau a diminué de 8,3%

Les propriétés sur le bord de l’eau exercent toujours un fort attrait auprès des acheteurs qui aspirent à l’achat d’une résidence secondaire, juge Éric Léger, courtier immobilier dans le secteur des Laurentides chez Royal LePage. (Photo: La Presse Canadienne)

Le prix des chalets sur le bord de l’eau, des propriétés convoitées, a reculé de près de 8,3% en 2023 dans la foulée des taux d’intérêt élevés, selon un rapport de Royal LePage dévoilé mercredi. 

Le prix médian d’une unifamiliale située sur le bord de l’eau s’est ainsi établi à 424 900 dollars ($) dans les lieux de villégiatures du Québec, selon une recension de la firme de courtage.

Les propriétés sur le bord de l’eau exercent toujours un fort attrait auprès des acheteurs qui aspirent à l’achat d’une résidence secondaire, juge Éric Léger, courtier immobilier dans le secteur des Laurentides chez Royal LePage. «Je pense simplement que c’est le budget des consommateurs qui a fait en sorte qu’ils sont allés vers quelque chose qui était plus abordable», explique-t-il en entrevue.

L’emplacement des transactions réalisées en 2023 pourrait également expliquer cette baisse, ajoute Annick Fleury, courtière dans la région de l’Outaouais pour la même enseigne.

Elle note que plus de clients favorisent les lacs plus éloignés des grands centres, afin d’avoir plus d’intimité. Le prix de ces propriétés est généralement moins élevé.

«Ça permet un budget “bord de l’eau” légèrement plus bas, mais ça ne veut pas nécessairement dire que la valeur des maisons diminue au bord des lacs», nuance-t-elle.

Dans l’ensemble, le prix médian a connu une légère progression pour les propriétés unifamiliales dans les principaux marchés de villégiatures, malgré la hausse des taux d’intérêt. Le prix médian a progressé de 2,6% en 2023 pour s’établir à 396 900 $.

Les prix avaient connu d’importantes hausses durant la pandémie et ils se sont stabilisés en 2023, résume Véronique Boucher, courtière dans la région de l’Estrie chez Royal LePage. «Le marché récréatif va toujours bien malgré le contexte économique qui est un peu différent des autres années.»

L’activité s’est toutefois modérée sur le marché des propriétés récréatives, malgré le maintien des prix. Il s’est vendu 6956 unifamiliales dans les marchés de villégiatures en 2023. Cela représente une diminution de 11% par rapport à l’an dernier.

Les trois courtiers constatent que les délais de transactions sont plus longs que durant l’euphorie de la pandémie, mais cette situation de surenchère et d’empressement était inusitée.

 

Les perspectives 2024 

Dans son rapport, Royal LePage prévoit que le prix médian d’une propriété unifamiliale dans les régions récréatives augmentera de 2% en 2024.

La firme anticipe que l’espoir d’une baisse des taux d’intérêt devrait donner un élan aux marchés de villégiature. «J’ai l’impression que ça va encourager ceux qui étaient peut−être en attente de savoir si le taux hypothécaire était pour augmenter», commente Mme Fleury.

«Parce que si les taux d’intérêt baissent encore, la demande va être encore plus importante, explique-t-elle. Puis à ce moment−là, la rivalité entre les acheteurs va encore se manifester comme on a déjà connu.»

Certains propriétaires vont aussi réfléchir à leur renouvellement hypothécaire de 2025. Pour ceux qui avaient fait leur achat durant la pandémie pour un terme de cinq ans, le renouvellement devrait se faire à un taux nettement plus élevé.

Certains propriétaires pourraient choisir de vendre leur résidence secondaire plutôt que de voir leur budget gruger par une augmentation de leurs paiements hypothécaires.

Ce ne serait «pas la majorité des gens, peut−être pas tellement non plus dans le récréatif, mais certaines personnes vont devoir planifier le futur», souligne Mme Boucher. «Donc on aura probablement la chance d’avoir un plus bel inventaire de maisons à proposer aux clients», prévoit−elle.

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne