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Le projet de budget de Biden prévoit de taxer les riches

AFP|Publié le 28 mars 2022

Le projet de budget de Biden prévoit de taxer les riches

Le président Joe Biden veut dépenser plus pour «lutter contre l'agression russe» de l'Ukraine et contre la criminalité aux États-Unis. (Photo: Getty Images)

Washington — Faire payer «les milliardaires leur juste part» : le projet de budget 2023 de Joe Biden contient une nouvelle proposition pour taxer les Américains les plus riches. Parallèlement, le président veut dépenser plus pour «lutter contre l’agression russe» de l’Ukraine et contre la criminalité aux États-Unis.

Cet impôt minimum sur les riches «ne s’appliquerait qu’aux 0,01% des ménages les plus riches — ceux qui possèdent plus de 100 millions de dollars américains — et plus de la moitié des recettes proviendrait des seuls milliardaires», a précisé la Maison-Blanche dans un communiqué.

«Cela garantirait que, au cours d’une année donnée, ils paient au moins 20% de leur revenu total en impôts sur le revenu», a-t-elle ajouté.

Une taxe sur les revenus des milliardaires est réclamée de longue date par l’aile gauche du parti démocrate pour lutter contre les inégalités.

Une proposition similaire avait même été envisagée l’année dernière dans le cadre des négociations du plan «Build Back Better» (reconstruire en mieux), un vaste projet de loi de dépenses sociales et environnementales. 

Mais l’administration Biden y avait renoncé en octobre pour tenter de sauver son plan qui est finalement resté au point mort en raison des divisions entre les démocrates au Congrès.

Le budget 2023 prévoit aussi de porter le taux d’imposition des sociétés à 28%, annulant la législation adoptée sous Donald Trump, en 2017, qui l’avait abaissé à 21%.

«Alors que les bénéfices (des grandes entreprises) ont grimpé en flèche, ce n’est pas le cas de leurs investissements dans notre économie : les allégements fiscaux n’ont pas touché les travailleurs ou les consommateurs», a justifié la Maison-Blanche tout en notant que, à 28%, le nouveau taux resterait historiquement bas.

Washington rappelle avoir soutenu par ailleurs un accord négocié dans le cadre de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui établirait un impôt minimum de 15% sur les sociétés à l’échelle mondiale.

L’administration souligne que la proposition de budget «contient des mesures supplémentaires pour garantir que les multinationales opérant aux États-Unis ne peuvent pas utiliser les paradis fiscaux pour réduire l’impôt minimum mondial».

Parallèlement, le projet de budget des États-Unis comprend une allocation de 6,9 G$ US pour l’Initiative européenne de dissuasion, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et «la lutte contre l’agression russe» ainsi qu’un milliard supplémentaire en faveur de l’Ukraine.

 

Criminalité et armes à feu

Si le budget est adopté par le Congrès, ces fonds viendraient s’ajouter à d’autres aides déjà débloquées en faveur de Kiev.

L’objectif de ces nouvelles aides est d’«améliorer les capacités et la préparation des forces américaines, des alliés de l’OTAN et des partenaires régionaux face à l’agression russe», a expliqué la Maison-Blanche.

Le projet de budget 2023, qui couvre la période du 1er octobre au 30 septembre, détaille les priorités de dépenses de l’administration Biden pour l’année à venir.

Il est sujet à amendements pour être approuvé par le Congrès, où les législateurs démocrates contrôlent les deux chambres, mais à de faibles majorités et sont divisés sur un certain nombre de sujets.

Une forte augmentation des dépenses de défense risque ainsi de se heurter à l’aile gauche du parti.

Sur le plan national, le projet comprend 3,2 G$ US pour mettre plus d’officiers de police sur le terrain et 30 milliards de dollars pour la lutte contre la criminalité.

L’administration Biden souhaite aussi fournir plus de moyens pour lutter contre les violences par armes à feu avec une allocation de 1,7 G$ US.

L’administration Biden a par ailleurs budgété 1,4 G$ US pour l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. 

«Cet investissement rétablit le rôle historique des États-Unis en tant que plus grand donateur de la Banque mondiale pour soutenir le développement des pays à revenu faible et intermédiaire», souligne la Maison-Blanche.

Elle relève que contribuer à la stabilité mondiale, atténuer les risques climatiques et sanitaires est bénéfique pour les États-Unis et les Américains.