Le début des travaux d’excavation est maintenant estimé en 2023 pour une mise en service du métro prévue en 2029. (Photo: La Presse Canadienne)
Le prolongement du métro de la ligne bleue est maintenant prévu pour 2029 et devrait coûter 6,4 milliards de dollars (G$), une estimation qui tient compte de l’inflation et des retards que pourraient causer les chaînes d’approvisionnement.
Pour la cinquième fois en 33 ans, des politiciens ont annoncé le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, vendredi.
Mais cette fois-ci, «je peux vous assurer que c’est la bonne», a déclaré la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, qui était accompagnée du ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, et de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors d’une conférence de presse dans l’est de la métropole.
«Les citoyens ont attendu trop longtemps», a indiqué Chantal Rouleau avant d’ajouter que son gouvernement « va livrer la ligne bleue ».
«Le chèque est dans la malle, là on creuse et on commence», a ajouté le président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM), Éric Alan Caldwell.
Pour prouver le sérieux de la démarche du gouvernement, la ministre Rouleau a précisé que Québec avait donné l’autorisation à la STM «d’aller en avis de qualification pour le tunnelier».
Le tunnelier est une imposante machine qui permet d’excaver des tunnels dans les sols. Selon la STM, un tunnelier creuse deux fois plus rapidement que les méthodes traditionnelles, comme le dynamitage ou le forage par haveuse.
Une annonce 6 mois avant les élections, comme en 2018
La dernière fois que des politiciens avaient annoncé le prolongement de la ligne bleue, c’était au printemps 2018, six mois avant les élections provinciales.
À cette époque, la construction des cinq nouvelles stations jusqu’à Anjou était estimée à 3,9 G$, les travaux devaient débuter en 2020 et il était prévu qu’ils se terminent en 2026.
Le début des travaux d’excavation est maintenant estimé en 2023 pour une mise en service du métro prévue en 2029.
La majeure partie du montant de 6,4 G$ est assumée par le gouvernement du Québec, et 1,3 G$ provient du gouvernement fédéral.
Le projet inclut six kilomètres de métro dans l’axe de la rue Jean-Talon, aux intersections avec les boulevards Pie-IX, Viau, Lacordaire, et Langelier, et à la hauteur de la rue Bélanger, jusqu’aux Galeries d’Anjou.
Aucune station de métro n’a été construite à Montréal depuis 1988, ce qui a fait dire à la mairesse Plante que « 34 ans c’est long longtemps ».
Pour assurer la bonne intégration des stations et le développement économique de l’Est de Montréal, la mairesse promet que son administration « développera des milieux de vie complets, avec 13 000 nouvelles unités d’habitation qui viendront dynamiser le secteur et les artères commerciales ».
Lors de sa présentation en 2018, le projet comprenait un stationnement incitatif souterrain de 1200 places aux Galeries d’Anjou, mais celui-ci ne figure plus dans les plans. Deux édicules, de part et d’autre de l’autoroute 25, seront construits au terminal Anjou, ce qui permettra à tout un secteur d’avoir accès à la ligne bleue, désenclavant ainsi tout un quartier, selon la STM.
Selon le bureau de projet de la ligne bleue, le retrait du stationnement incitatif aux Galeries d’Anjou ainsi que d’autres ajustements a permis de dégager jusqu’à 1,1 G$ d’économies dans les derniers mois.
Un projet qui date de 1979
Le prolongement de la ligne bleue est discuté sous diverses formes depuis 1979.
En 2018, les premiers ministres Justin Trudeau et Philippe Couillard, accompagnés de Valérie Plante, en avaient annoncé officiellement sa réalisation, quelques mois avant les élections provinciales.
Le prolongement de la ligne bleue avait également été annoncé par le ministre des Transports Sylvain Gaudreault dans le gouvernement péquiste de Pauline Marois en 2013.
Quatre ans plus tôt, le premier ministre Jean Charest annonçait également en grande pompe le prolongement de la ligne bleue.
La promesse figurait également dans le plan de transport du ministre libéral des Transports Marc-Yvan Côté en 1988, alors que Robert Bourassa était le premier ministre du Québec.