L'Italie est la troisième économie de la zone euro et la huitième économie mondiale. (Photo: 123RF)
Les astres semblent alignés pour une reprise robuste et durable en Italie dans la foulée de la récente élection de Mario Draghi à la tête du gouvernement italien. Une situation que les entreprises québécoises devraient suivre de près étant donné les occasions d’affaires dans la troisième économie de la zone euro.
La priorité du nouveau président du conseil italien — et ancien patron de la Banque centrale européenne — sera de dépenser 210 milliards d’euros (317 G$CA) du plan de relance européen, souligne le Financial Times. Mario Draghi s’est aussi engagé à faire des réformes structurelles, notamment pour favoriser l’investissement étranger.
L’économie de l’Italie a été durement touchée par la pandémie.
En 2020, le PIB italien s’est contracté de 9,2%, soit l’une des pires performances dans les pays développés, selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI), publiées en janvier.
À titre de comparaison, le PIB a reculé de 5,5% au Canada et de 3,4% aux États-Unis, mais de 10% au Royaume-Uni et de 11,1% en Espagne.
En 2021 et en 2022, la FMI prévoit que l’économie italienne affichera une croissance de 3% et 3,6%, soit légèrement en deçà de la performance anticipée pour la zone euro, du moins cette année (4,2% en 2021 et 3,6% en 2022).
En entretien à Les Affaires, le nouveau président de la Chambre de commerce italienne au Canada, Carmine D’Argenio, a déclaré qu’il souhaite «approfondir» la relation économique entre le Québec et l’Italie.
Le nouveau président de la Chambre de commerce italienne au Canada, Carmine D’Argenio. (Photo: courtoisie)
«Il est possible d’accroître la croissance des échanges entre les deux économies», souligne le PDG de BMW MINI Laval, qui dirige la Chambre depuis le 20 janvier.
Né au Québec, ce Québécois d’origine italienne de 2e génération — comme il se présente — souhaite mieux faire connaître son organisation aux entreprises d’ici, mais surtout le potentiel économique de l’Italie et des partenariats d’affaires à conclure avec des entreprises italiennes.
Avant la pandémie, les exportations de marchandises du Québec en Italie ont totalisé 621,5 millions de dollars en 2019, selon Statistique Canada.
Les expéditions québécoises étaient en constante progression depuis 2015. Par contre, les exportations en 2019 sont loin de leurs sommets de 2007 (1,2 G$) et de 2008 (927 M$).
De plus, étant donné la population de l’Italie (60 millions d’habitants) et la taille de son économie (2 003 G$US en 2019, soit la huitième au monde, selon la Banque mondiale), les échanges commerciaux du Québec avec ce pays sont relativement petits.
À titre de comparaison, les exportations québécoises aux Pays-Bas (un pays de 17,3 millions d’habitants, affichant un PIB de 907 G$US en 2019) ont totalisé 1,5 G$ en 2019.
Synergies dans plusieurs secteurs
Selon la Chambre de commerce italienne au Canada, il y a notamment des synergies à développer et des expertises à exploiter dans les secteurs de l’intelligence artificielle et de la numérisation de l’industrie manufacturière (4.0), sans parler des technologies vertes et de l’économie circulaire.
La directrice générale de l’organisation, Danielle Virone, rappelle qu’il y a déjà de nombreux exemples d’entreprises québécoises qui brassent des affaires en Italie et de sociétés italiennes actives au Québec.
Les québécoises LeddarTech (production de solutions de détection environnementale pour les véhicules autonomes), Muraflex (fabrication de structures, de murs et de panneaux de séparation pour les bureaux) ou Argon 18 (commercialisation en Italie de vélos haut de gamme conçus et fabriqués à Montréal) sont bien implantées dans le pays.
Dans l’autre sens, il y a aussi de nombreuses entreprises italiennes qui ont une filiale ou qui exportent au Québec.
Parmi elles, mentionnons Les Produits chimiques Delmar (ingrédients pour l’industrie pharmaceutique), IDS North America (navigation aérienne) et MIOS elettronica (solutions et dispositifs électroniques pour l’automatisation des trains).
Fait méconnu, le nord de l’Italie est l’une des régions les plus industrialisées d’Europe, notamment dans le fameux triangle formé par les villes de Turin, Milan et Gênes.
On y retrouve des industries modernes axées sur la production navale, la machinerie (notamment pour le manufacturier 4.0), l’aérospatiale et l’automobile.