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Le salaire minimum passera à 15,25$ l’heure

La Presse Canadienne|Publié le 18 janvier 2023

Le salaire minimum passera à 15,25$ l’heure

Le ministre Jean Boulet a vanté des hausses «équilibrées» et «responsables», qui ne nuiront pas, selon lui, à la compétitivité des entreprises. (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Le salaire minimum au Québec augmentera d’un dollar à compter du 1er mai, passant ainsi à 15,25$ l’heure, a annoncé mercredi le ministre du Travail, Jean Boulet.

Cette hausse du salaire minimum bénéficiera à 298 900 salariés, dont 164 100 femmes, a-t-il dit.

Une augmentation plus élevée aurait pu entraîner des mises à pied dans les entreprises, a laissé entendre le ministre, mais il n’existe pas d’analyse précise sur les pertes d’emplois qu’elle aurait pu occasionner, a-t-il ajouté.

Il s’agit de la plus forte augmentation du salaire minimum en pourcentage depuis 1995, a précisé M. Boulet.

La hausse équivaut donc à 40$ brut par semaine pour un employé qui travaille ses 40 heures hebdomadaires. Au bout du compte, le pouvoir d’achat des travailleurs au salaire minimum augmentera de 4,26%, a dit le ministre du Travail. Est-ce suffisant dans le contexte inflationniste actuel?

«On est extrêmement sensible à la situation des personnes qui ont un revenu moins important (…), je pense que c’est un geste responsable, équilibré», a répondu M. Boulet.

De nombreux groupes demandent un taux horaire à 18$, mais le ministre a écarté cette option, parce que cela nuirait selon lui à la compétitivité des entreprises québécoises.

«Ce ne sera jamais parfait, mais il faut faire (les augmentations) de manière progressive pour ne pas engendrer des conséquences qui peuvent être négatives.»

Le calcul de l’augmentation annuelle est fondé sur plusieurs facteurs, mais le nouveau taux horaire du salaire minimum doit principalement correspondre à la moitié du salaire annuel moyen.

Ce ratio est «l’élément objectif le plus crucial», a indiqué le ministre, en suggérant qu’il est encore pertinent malgré la hausse constante du coût de la vie.

Réactions

La coalition Minimum 18$ n’a pas tardé à réagir par communiqué en déplorant l’insuffisance de l’augmentation accordée.

Selon ce regroupement qui comprend tous les grands syndicats québécois, cette hausse est «déconnectée de la réalité» et est perçue comme «une forme de mépris de la réalité des travailleurs».

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) appuie pour sa part le gouvernement, mais souligne que les entreprises québécoises «voient leurs coûts exploser».

Le vice-président Québec de la FCEI, François Vincent, a pourfendu la proposition du salaire minimum à 18$ l’heure avancée par la coalition.

«Jean Boulet prend une approche définitivement plus pragmatique qu’une augmentation drastique (sic) qu’aurait été celle à 18$.»

Travailleurs à pourboire

M. Boulet a également indiqué que le salaire minimum versé aux salariés rémunérés au pourboire serait de 12,20$ l’heure, une augmentation de 0,80$.

Pour ceux qui sont affectés exclusivement à la cueillette de framboises ou de fraises, le salaire minimum serait respectivement de 4,53$ (+0,30$) et de 1,21$ (+0,08$) du kilogramme.