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L’économie mondiale rebondit, mais la partie n’est pas gagnée

La Presse Canadienne|Publié le 31 mai 2021

L’économie mondiale rebondit, mais la partie n’est pas gagnée

(Photo: La Presse Canadienne)

Le rebond de l’économie mondiale depuis le choc pandémique s’est accéléré, mais reste inégal d’un pays à l’autre et fait face à de multiples vents contraires. Le plus inquiétant demeure le manque de vaccins dans les pays les plus pauvres, ce qui pourrait conduire à de nouveaux variants de virus et à davantage de confinements.

Tels étaient les points clés des dernières perspectives économiques publiées lundi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), basée à Paris.

L’OCDE a déclaré que les mesures de secours et de relance dans les pays les plus développés avaient beaucoup contribué à faire passer l’économie à travers la récession pandémique et à reprendre le chemin de la croissance. L’organisation prévoyait que la production mondiale augmenterait de 5,8%, haussant sa prévision qui était de 4,8% lors de ses précédentes perspectives, publiées en décembre. Le rebond prévu cette année fait suite à la contraction de 3,5% enregistrée l’an dernier et serait le plus rapide depuis 1973.

L’économie américaine devrait croître de 6,9%, comparativement aux 6,5% précédemment prévus. L’OCDE a cité un large soutien provenant des dépenses publiques consacrées aux allocations de chômage supplémentaires, à l’aide financière aux collectivités locales et au soutien aux ménages à faible revenu.

L’économiste en chef de l’OCDE, Laurence Boone, a déclaré que les perspectives économiques «se sont considérablement améliorées ces derniers mois et que les perspectives s’améliorent (…) Cependant, la situation sanitaire reste très incertaine.»

«Le premier et principal risque (…) reste le virus», a-t-elle noté.

 

Menaces à la reprise

Bien que l’OCDE ait indiqué que la plupart des pays atteindraient leurs niveaux de production d’avant la pandémie d’ici la fin de 2022, elle a prévenu que «cela est loin d’être suffisant».

Elle a souligné que l’économie mondiale n’avait pas atteint le niveau de croissance qui aurait été atteint sans une pandémie. Et le rapport indique que trop de pays ne verront pas le niveau de vie atteindre les niveaux d’avant la pandémie d’ici la fin de 2022.

L’organisation a répertorié plusieurs menaces à la reprise, notamment le manque de vaccins dans les pays plus pauvres qui disposent de moins de ressources pour les efforts de secours. «Ils auraient plus de mal à supporter un nouveau fléchissement de la croissance provoqué par le virus, qui entraînerait une aggravation de l’extrême pauvreté» et augmenterait le risque de crise financière, a déclaré l’OCDE dans son rapport prévisionnel.

«Ce tableau est d’autant plus troublant qu’indépendamment de ses conséquences sur les vies humaines et les conditions d’existence, le maintien de la fermeture des frontières représente, à l’échelle mondiale, un coût social et économique bien supérieur à celui d’une diffusion plus large des vaccins, des outils de dépistage et des équipements médicaux dans les économies émergentes et les pays à faible revenu.»

Tant que la grande majorité de la population mondiale n’est pas vaccinée, selon le rapport, «nous sommes tous à la merci de l’apparition de nouveaux variants».

Le rapport indique qu’il y a eu beaucoup de discussions récentes sur une possible hausse de l’inflation, mais fait valoir que les goulots d’étranglement de la production et autres perturbations dans le commerce des marchandises devraient être temporaires et commencer à s’estomper d’ici la fin de l’année à mesure que la capacité de production sera rétablie.

 

Au Canada

Par ailleurs, l’OCDE a amélioré ses perspectives de croissance économique pour le Canada pour 2021.

Le groupe dit qu’il s’attend maintenant à ce que l’économie canadienne connaisse une croissance de 6,1% cette année. Cette prévision est à la hausse comparativement à une estimation de croissance de 4,7% faite par l’OCDE en mars.

L’organisation indique que le rebond sera dû à la réduction des restrictions liées à la COVID-19 au second semestre, de même qu’à la demande extérieure.

L’OCDE affirme que la croissance au Canada pour 2022 est estimée à 3,8%, comparativement à 4% en mars.

On s’attend à ce que Statistique Canada publie mardi les données liées au produit intérieur brut canadien pour le premier trimestre.