Non seulement la Coalition avenir Québec (CAQ) est désormais moins populaire que le Parti québécois (PQ), M. Legault lui−même est mal−aimé, à un point tel qu’il est maintenant le premier ministre le moins populaire au Canada. (Photo: La Presse Canadienne)
Même si l’année 2023 a été pénible, François Legault ne veut pas changer de recette et assure que ça ira mieux l’an prochain.
«Je ne suis pas découragé pantoute», a déclaré le premier ministre lors d’une conférence de presse pour faire le bilan de la session, vendredi après−midi.
Il a reconnu d’emblée que 2023 n’a pas été «facile politiquement» parce qu’il y a eu «beaucoup de controverses». Malgré cela, il n’a pas l’intention de quitter, ni de remanier son conseil des ministres ou d’expulser son chef de cabinet, Martin Koskinen.
«J’ai le meilleur chef de cabinet (…) en Amérique du Nord», s’est−il exclamé lorsque les journalistes lui ont demandé s’il comptait rebrasser les cartes à la lumière des sondages catastrophiques des dernières semaines.
Non seulement la Coalition avenir Québec (CAQ) est désormais moins populaire que le Parti québécois (PQ), M. Legault lui−même est mal−aimé, à un point tel qu’il est maintenant le premier ministre le moins populaire au Canada.
Il compte tout de même s’accrocher, et efface du coup les deux conditions qu’il s’était fixées pour le guider dans son choix de se représenter ou non en 2026: la santé devait être bonne et il devait sentir l’appui des Québécois.
«J’ai évolué. Pendant la campagne, j’ai dit qu’il y avait deux conditions et il y a quelques mois, j’ai dit qu’il n’y avait plus de conditions. Oui, je vais être là en 2026», a affirmé M. Legault.
Et puis «je sens un certain support dans mon caucus. Il y a des gens qui m’ont demandé de le confirmer et d’arrêter de mettre des conditions», a-t-il ajouté.
2024 sera meilleure
François Legault s’attend à ce que «ça brasse» dans les prochaines semaines, le temps de régler avec le secteur public et d’implanter différentes réformes, mais affirme du même souffle que l’année 2024 sera «une des meilleures».
«Je pense qu’en bout de ligne, quand on va livrer des services, bien j’ai confiance de retrouver la confiance», a-t-il déclaré.
La session parlementaire se termine par un bâillon pour faire adopter le projet de loi 15, créant notamment l’agence Santé Québec. Une procédure antidémocratique, ont dénoncé les partis d’opposition.
Cette session avait commencé avec l’annonce de M. Legault du plus important investissement privé de l’histoire du Québec, 7 milliards de dollars à Northvolt, mais dès la semaine suivante, la CAQ perdait la circonscription de Jean−Talon.
Réagissant à cette déconfiture, M. Legault a ressuscité le projet de troisième lien autoroutier Québec−Lévis, projet qu’il avait pourtant enterré au printemps dernier à la lumière de nouvelles études, après avoir promis de le réaliser coûte que coûte.
Il a par la suite arraché le projet de tramway des mains du maire de Québec, Bruno Marchand, pour le confier à la Caisse de dépôt.
Les choses sont allées de mal en pis pour les caquistes, qui ont octroyé une subvention de plusieurs millions de dollars pour faire venir les Kings de Los Angeles à Québec, alors qu’ils venaient d’annoncer dans la mise à jour économique que les finances étaient serrées.
Cette décision, combinée à la hausse de 30% du salaire des députés, a fait dégringoler les appuis de la CAQ au sein de la population. M. Legault s’en est dit «peiné», a reconnu que les Québécois étaient «fâchés» contre lui et affirmé en prendre «toute la responsabilité».
Caroline Plante, La Presse Canadienne