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Legault ne blâme pas le fédéral pour la chute de SNC-Lavalin

La Presse Canadienne|Publié le 31 janvier 2019

« Je ne veux pas perdre ce siège social », a dit M. Legault.

Même s’il craint de voir SNC-Lavalin ciblée par un acheteur étranger, François Legault ne va pas jusqu’à blâmer Ottawa pour son refus d’offrir à la firme d’ingénierie une solution lui permettant de tourner facilement la page sur son passé trouble.

En point de presse à Gatineau, jeudi, où se terminait le caucus des députés de la Coalition avenir Québec, le premier ministre a toutefois invité le gouvernement Trudeau à « évaluer minutieusement » la situation.

« Je ne veux pas perdre ce siège social », a dit M. Legault.

Établie à Montréal, SNC-Lavalin a vu son action s’effondrer de plus de 27 % lundi, après avoir indiqué que les tensions diplomatiques entre le Canada et l’Arabie saoudite nuisaient à ses activités.

L’entreprise a aussi évoqué des problèmes liés à un projet minier et une décision d’arbitrage défavorable entourant un projet en Australie. Elle a de plus annoncé son intention de comptabiliser une charge de dépréciation après impôts de 1,24 milliard $, ou 7,06 $ par action diluée, liée aux activités de son secteur pétrolier et gazier.

À la Bourse de Toronto, jeudi, en fin de séance, l’action se négociait à 36,85 $, en baisse de 41 cents, ou 1,1 %.

« Je suis très inquiet, a affirmé M. Legault. SNC-Lavalin devient une cible en raison de la valeur (de l’action) qui est très faible et à cause de cette cause pendante avec Ottawa qui n’aide pas. »

Le titre de l’entreprise québécoise avait également dégringolé en octobre après que les procureurs fédéraux eurent refusé de négocier un accord de réparation avec elle pour les accusations de corruption liées au régime de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

Ces ententes prévoient généralement le paiement d’une amende salée et une série de conditions à respecter en échange d’un abandon des procédures judiciaires.

Lorsqu’il lui a été demandé dans quelle mesure Ottawa était responsable des déboires de SNC-Lavalin en raison de son refus de négocier ainsi que de ses positions à l’endroit de l’Arabie saoudite, M. Legault a répondu qu’il ne voulait pas blâmer le gouvernement Trudeau.

Il a ajouté que la société était une cible pour un acquéreur potentiel en raison de la valeur de son action, qui a plongé depuis l’automne.

Lundi, à Montréal, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, avait pourtant décoché une flèche à l’endroit du gouvernement Trudeau en évoquant « l’inaction fédérale sur l’enjeu légal » par rapport à SNC-Lavalin.

En raison des nombreux défis qui se présentent devant SNC-Lavalin, plusieurs analystes ont tempéré leurs perspectives à l’endroit de la firme. Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a notamment titré dans l’un de ses rapports qu’il se « préparait au pire (tout) en espérant le meilleur » pour la suite des choses.

Plus important actionnaire de SNC-Lavalin avec une participation d’environ 20 %, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) y est allée d’un vote de confiance à l’endroit de l’entreprise, lundi.

Un porte-parole, Maxime Chagnon, avait indiqué que « les soubresauts ponctuels dans le marché » n’ébranlaient pas l’opinion de l’institution à l’égard de la compagnie et de ses « perspectives de performance solide à long terme ».