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Legault veut instaurer un plafond sur les tarifs gouvernementaux

La Presse Canadienne|Publié le 28 septembre 2022

Legault veut instaurer un plafond sur les tarifs gouvernementaux

François Legault fera campagne jeudi à Rouyn-Noranda. (Photo: La Presse Canadienne)

François Legault promet de plafonner les hausses de tous les tarifs gouvernementaux s’il est réélu à la tête du gouvernement du Québec le 3 octobre.

Devant une salle de 800 convives invités par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qui lui ont réservé une ovation debout à son arrivée et après son allocution, il a déclaré que «le projet de loi 1 d’un nouveau gouvernement de la CAQ, ça va être de réglementer tous les tarifs — permis de conduire, tout ce que vous voudrez — tous les tarifs gouvernementaux, on va mettre un plafond, le plus bas de l’inflation ou de trois pour cent». Il a ajouté que ce plafond serait en vigueur pour les quatre années d’un éventuel mandat.

Attendu de pied ferme en Abitibi

Avant son arrivée au déjeuner des gens d’affaires, M. Legault était passé dans le studio de Paul Arcand, au 98,5, où il s’est avancé sur le dossier de la fonderie Horne, lui qui se dirigeait vers Rouyn-Noranda en fin de journée pour y faire campagne ce jeudi. Il a cherché à minimiser le risque pour la santé que représentent les émissions d’arsenic de la fonderie et a remis les décisions à venir entre les mains des résidants.

Glencore, la multinationale propriétaire de la fonderie, a promis de ramener à 15 nanogrammes par mètre cube (ng/mg3) les émissions d’arsenic, soit une importante réduction par rapport aux 100 ng/mg actuels, mais toujours cinq fois plus que la norme québécoise de 3 ng/mg3.

«À Rouyn-Noranda, c’est vrai qu’on ne pourra pas, à court terme, l’entreprise nous le dit, descendre à 3 ng/m3. Techniquement, ce n’est pas faisable», a-t-il fait valoir, profitant de l’occasion pour blâmer à nouveau le gouvernement libéral précédent d’avoir permis à l’entreprise d’émettre 33 fois plus d’arsenic que ne le prévoit la norme provinciale.

«Ça dépend de la définition de sécuritaire»

Pressé de répondre aux reproches formulés par des médecins de la région abitibienne selon qui même la réduction à 15 ng/m3 en cinq ans n’est toujours pas sécuritaire, il a répondu: «Ça dépend de la définition de sécuritaire. J’invite tout le monde à Rouyn-Noranda à lire le rapport de la santé publique. Ce n’est pas aussi dramatique que certains le disent», a-t-il soutenu.

En même temps, évoquant l’impact d’une éventuelle fermeture de la fonderie, il a rappelé que l’entreprise compte plus de 600 employés et que ses activités représentent plus d’un millier d’emplois lorsqu’on y ajoute les emplois indirects.

Dans ces circonstances, il estime que la décision entourant l’avenir de la fonderie est entre les mains des citoyens. «Effectivement, il y a une décision à prendre par les citoyens de Rouyn-Noranda parce que — on parlait tantôt de santé mentale — demain matin, s’il y a 650 employés et on parle de milliers si on ajoute les emplois indirects qui perdent leur emploi, il y a des conséquences aussi.»

«Dans les prochains mois, on va écouter les gens de Rouyn-Noranda. C’est aux gens de Rouyn-Noranda de choisir ce qu’ils veulent», a-t-il déclaré en mêlée de presse à l’issue du déjeuner-conférence.

QS: un vieux modèle

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est insurgé de voir que M. Legault «ose dire» à la population de la région de maintenant s’exprimer. «Ces gens-là parlent depuis des années. Ce qu’ils n’ont pas eu, c’est un premier ministre qui les écoute», a-t-il reproché.

M. Nadeau-Dubois déplore que le chef caquiste se cantonne dans le «vieux modèle» qui consiste à opposer santé et économie. «On a besoin d’une nouvelle vision de l’économie où la santé des gens et des bons emplois en région ça ne s’oppose pas, ça va ensemble.» Sa formation exige de la fonderie qu’elle atteigne la norme québécoise d’ici quatre ans.

Pas de pratique publique/privée pour les médecins

Dans un autre dossier, François Legault a été amené à préciser une déclaration qu’il avait faite au micro du 98,5, selon laquelle il n’écartait pas la possibilité de lever la cloison entre la pratique privée et la pratique dans le secteur public actuellement imposée aux médecins.

Le chef caquiste avait donné l’impression d’ouvrir cette porte alors qu’il discutait de l’apport du privé au réseau de la santé.

En mêlée de presse après son passage devant la Chambre de commerce, il a toutefois précisé qu’il faisait référence seulement aux médecins des deux mini-hôpitaux privés que la CAQ promet de construire à Montréal et à Québec. «Si on veut dans les deux mini-hôpitaux, qui seraient privés, mais gratuits, si c’est nécessaire que certains médecins aient une pratique mixte, j’ai une ouverture. J’ai pas dit que ça se ferait, j’ai dit que j’avais une ouverture.»

Seul Christian Dubé est reconfirmé

François Legault a par ailleurs cherché à démentir le fait qu’il s’attendait à maintenir en poste les ministres de la Santé, Christian Dubé, de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, advenant sa réélection.

«Le seul que j’ai reconfirmé, c’est Christian Dubé», a-t-il soutenu, expliquant que ce dernier est à procéder à une réforme majeure du système de santé au Québec.