L’entente du secteur public: «un exemple à suivre» pour le privé
La Presse Canadienne|Publié le 09 janvier 2024Alors que l’entente de principe du secteur public sera soumise aux 420 000 membres jusqu’à la mi−février et qu’elle prévoit une protection contre l’inflation et une augmentation de 6% dès la première année, Mme Picard croit que «c’est l’exemple à suivre» aussi dans le privé. (Photo: La Presse Canadienne)
Les augmentations de salaire de 6% par année et une protection contre l’inflation, comme celles que le secteur public vient d’obtenir, sont soutenables aussi dans le secteur privé, estime la présidente de la FTQ, Magali Picard.
Les conventions collectives devraient même prévoir une protection des travailleurs contre l’inflation, croit-elle.
«Je crois que c’est l’exemple à suivre, moi. Lorsqu’on parle — et là j’entends des commentaires dans les médias sur le fait que le 6% qu’on a négocié la première année, ça va être difficile pour les entrepreneurs et tout ça… C’est le coût de la vie! On ne peut pas continuer à négocier des contrats de travail qui sont en bas du coût de la vie. On ne peut pas continuer à demander aux travailleuses et aux travailleurs de s’appauvrir d’année en année», a-t-elle plaidé.
Dans le secteur privé aussi, «oui c’est soutenable. Je pense que les conventions collectives devraient d’ailleurs toujours se signer avec une protection de l’enrichissement, avec un IPC (Indice des prix à la consommation)», a ajouté la présidente de la plus grande centrale syndicale du Québec, avec plus de 600 000 membres.
Mme Picard et le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, ont rencontré la presse mardi pour aborder différents sujets d’actualité, à l’occasion de leur traditionnelle conférence de presse de début d’année.
De grands syndicats du secteur privé, affiliés à la FTQ, comme Unifor et les Métallos, ont négocié plusieurs contrats de travail qui incluaient des augmentations de salaire similaires à celles du secteur public, voire plus élevées.
Les grands syndicats du privé de la FTQ avaient d’ailleurs publiquement appuyé les grévistes du secteur public et certains leur avaient versé des dons en certificats d’épicerie.
Et la politique…
Au plan politique, la FTQ dit craindre la montée du chef conservateur Pierre Poilievre au fédéral. Elle prévient que «la FTQ ne restera pas silencieuse» face à sa «campagne de charme» pour «avoir l’air du bon gars».
En politique québécoise, elle déplore que le gouvernement de François Legault ait pensé à des chèques ponctuels, mais «pas de mesure structurante» pour affronter l’inflation et le manque de logements, alors que même des salariés se rendent dans des banques alimentaires. Le salaire minimum, à 15,25$ l’heure, reste trop bas, selon elle.
Mme Picard a par ailleurs réitéré qu’elle n’était personnellement pas du tout intéressée par une carrière en politique.
Lia Lévesque, La Presse Canadienne