L’entreprise médiatique de Donald Trump fera son entrée en bourse
La Presse Canadienne|Mis à jour le 13 juin 2024Le Trump Media & Technology Group, dont le produit phare est le réseau social Truth Social, commencera bientôt à être négocié à la bourse du Nasdaq. (Photo: La Presse Canadienne)
L’ex−président américain Donald Trump fait son retour en bourse.
Les actionnaires de la Digital World Acquisition Corporation, une société−écran cotée en bourse, ont approuvé vendredi un accord de fusion avec l’entreprise médiatique de l’ancien président. Cela signifie que le Trump Media & Technology Group, dont le produit phare est le réseau social Truth Social, commencera bientôt à être négocié à la bourse du Nasdaq.
En vertu de cette fusion, M. Trump pourrait recevoir une somme importante. Il détiendrait la majeure partie de la société issue du regroupement, soit près de 79 millions d’actions. Si l’on multiplie ce nombre par le cours de clôture de Digital World jeudi, soit 42,81 dollars américains ($US), la valeur totale de la participation de M. Trump pourrait dépasser les 3 milliards de dollars américains. Les actions ont cependant chuté de 6% après l’annonce de l’approbation de la fusion.
Cette approbation survient alors que l’ex−président, qui serait fort probablement le candidat républicain à la prochaine élection présidentielle, prévue en novembre, est confronté à sa sanction judiciaire la plus coûteuse jusqu’à présent: il doit payer 454 millions de dollars américains (M$US) après avoir été condamné dans un procès pour fraude.
Mais M. Trump ne sera pas en mesure d’encaisser immédiatement les sommes issues de la fusion approuvée vendredi, à moins que certaines choses ne changent, en raison d’une clause de «blocage» qui empêche les initiés de l’entreprise de vendre les actions nouvellement émises pendant six mois.
La précédente incursion de M. Trump sur le marché boursier ne s’est pas bien terminée.
Trump Hotels and Casino Resorts est devenu public en 1995 sous le symbole DJT — le même symbole sous lequel Trump Media négociera. En 2004, l’entreprise a déposé une demande de mise en faillite et a été radiée de la Bourse de New York.
Avant l’approbation de la fusion, les documents réglementaires de Digital World énuméraient de nombreux risques auxquels ses investisseurs sont confrontés, ainsi que ceux du propriétaire de Truth Social une fois que Trump Media sera également rendu public.
L’un des risques, selon l’entreprise, est que M. Trump ait le droit de voter dans son propre intérêt en tant qu’actionnaire majoritaire — ce qui n’est pas toujours dans l’intérêt de tous les actionnaires. Digital World a également cité le taux d’échec élevé des nouveaux réseaux sociaux, ainsi que les prévisions de Trump Media, qui concède qu’elle continuera de perdre de l’argent sur ses opérations «dans un avenir prévisible».
Trump Media a perdu 49 M$US au cours des neuf premiers mois de l’année dernière, alors qu’il n’avait généré que 3,4 M$US de revenus et avait dû payer 37,7 M$US en frais d’intérêts.
Trump Media et Digital World ont annoncé en octobre 2021 qu’ils avaient l’intention de fusionner. En plus d’un processus d’évaluation fédéral, l’accord a fait l’objet d’une série de poursuites avant le vote de vendredi.
Truth Social a été lancé en février 2022, un an après que M. Trump eut été banni des principaux réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, à la suite de l’émeute insurrectionnelle du 6 janvier 2021 au Capitole américain. Ses comptes ont depuis été réactivés sur les deux réseaux sociaux, mais il a continué de faire de Truth Social son principal porte−voix.
Trump Media n’a pas encore divulgué le nombre d’utilisateurs de Truth Social. Selon le cabinet de recherche Similarweb, la plateforme comptait environ cinq millions d’utilisateurs actifs sur mobile et sur le web en février.
Ce chiffre est loin des plus de deux milliards d’utilisateurs de TikTok ou des trois milliards de Facebook, mais il reste supérieur à celui des concurrents de Truth Social comme Parler, qui est hors ligne depuis près d’un an, mais qui prévoit un retour, ou Gettr, qui a accueilli moins de deux millions de visiteurs en février.