Les 900 M$ du fédéral seront investis dans le réseau de la santé
La Presse Canadienne|Mis à jour le 13 juin 2024Le gouvernement a bel et bien l’intention d’investir l’entièreté des sommes prévues dans l’entente en santé pour le réseau de la santé, a affirmé en mêlée de presse le ministre de la Santé, Christian Dubé. (Photo: La Presse Canadienne)
Le gouvernement Legault garantit que les 900 millions de dollars (M$) qu’il a obtenus «sans condition» d’Ottawa seront investis dans le réseau de la santé.
Mardi, Québec et Ottawa ont annoncé avoir conclu une entente de principe en matière de santé que le gouvernement Legault a immédiatement qualifiée d’«asymétrique, sans condition».
Le Québec aura droit à 900 M$ par année pendant 10 ans, ce qui équivaut au sixième de ce qu’il réclamait. En contrepartie, il partagera avec le fédéral ses données en santé, données qui étaient pour la plupart déjà publiques.
En point de presse à l’Assemblée nationale mercredi matin, le Parti libéral du Québec (PLQ) a souligné que 900 M$ finançait à peine une semaine d’activités dans le réseau de santé québécois.
Le porte−parole libéral en santé, André Fortin, s’est par ailleurs inquiété que le gouvernement dépense cette somme autrement, comme il l’a déjà fait dans le passé, notamment dans le dossier des transferts pour les garderies.
«On a vu ce que (le premier ministre) François Legault a fait avec les autres transferts fédéraux. Quand il a eu des transferts pour les garderies, il n’a pas mis cet argent−là dans les garderies, il l’a mis dans le fonds consolidé», a souligné M. Fortin.
Le gouvernement a bel et bien l’intention d’investir l’entièreté des sommes prévues dans l’entente en santé pour le réseau de la santé, a affirmé en mêlée de presse le ministre de la Santé, Christian Dubé.
«Oui, j’en ai parlé avec le ministre des Finances pour être certain que c’était clair que c’est sans condition, mais c’est sûr qu’avec le manque à gagner qu’on a par rapport aux 6 milliards de dollars, c’est des sommes qui seront investies», a-t-il déclaré.
Besoins criants
C’est que les besoins sont toujours criants, deux ans après le dépôt du Plan santé du ministre Dubé.
«L’inquiétude la plus vive, de notre côté (…) c’est (…) qu’on voit encore plus de 12 000 personnes qui sont en attente d’une chirurgie» depuis plus d’un an, a signalé mercredi le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau−Dubois.
Pourtant, l’année dernière, M. Dubé s’était engagé à ramener cette liste à 7500 en mars 2024, puis à 2500 d’ici au 31 décembre. Il a reconnu mercredi qu’il ratera sa première cible, en raison notamment des grèves qui ont eu lieu en décembre dernier.
«Aujourd’hui, on se rend compte qu’il n’atteindra pas ses cibles intérimaires, et que le nombre total de Québécois en attente d’une chirurgie, depuis le dépôt de son troisième plan (de rattrapage), a augmenté», a dénoncé M. Fortin.
Le porte−parole du Parti québécois (PQ) en santé, Joël Arseneau, déplore aussi la situation dans les urgences, qui ne s’est pas améliorée: l’attente sur civières est passée «à un peu moins de 17 heures», alors que «l’année dernière, l’objectif était de 14 heures», a-t-il dit.
M. Dubé a défendu son bilan mercredi, affirmant avoir posé des jalons vers des «changements de fond» dans le réseau de la santé. «On avait dit un horizon de 2025. On a besoin d’avoir un peu de temps pour faire les (…) changements», a-t-il plaidé.
Caroline Plante, La Presse Canadienne