Si la COVID-19 a eu des effets marqués et momentanés en avril et en mai dernier sur le secteur du lait de la ...
Si la COVID-19 a eu des effets marqués et momentanés en avril et en mai dernier sur le secteur du lait de la province, c’est maintenant l’entrée en vigueur d’accords commerciaux comme l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) qui «fait très mal» à l’industrie. La nouvelle directrice des Producteurs de lait du Québec, Geneviève Rainville, compte bien militer afin que ses membres perçoivent les compensations qui leur sont dues.
Avec aplomb, celle qui remplacera Alain Bourbeau à la tête de l’organisation le 5 octobre prochain martèle qu’Ottawa doit tenir ses promesses. «Le gouvernement fédéral a indiqué qu’il allait dédommager les producteurs pour les répercussions de ces accords-là. […] La croissance a été cédée, il faut un soutien», dit-elle.
Au fil de ses 12 années en tant que directrice de la recherche économique, Geneviève Rainville a pu observer de nombreux changements s’opérer au sein de l’industrie. Entre une importante hausse de la production de lait et des investissements «massifs» des fermes pour répondre à la demande – ce sont plus de 500 millions de dollars qui sont injectés annuellement à l’échelle de la province -, des négociations avec les transformateurs et les ententes commerciales ont ébranlé le secteur. Alors qu’elle observe une «accélération des perturbations» depuis les cinq dernières années, Geneviève Rainville souhaite maintenir une certaine stabilité afin d’éviter que l’industrie ne devienne craintive, et avec elle, les créanciers. «La stabilité ne veut pas dire de ne pas se renouveler», nuance-t-elle.
Selon elle, le gouvernement a un rôle à jouer. «L’ACEUM a nécessité qu’on revoie nos politiques, ça nous met un plafond d’exportations, ce qui freine l’industrie. On veut s’assurer que l’on peut continuer à produire notre lait et à avoir de la transformation pour l’ensemble de la production.»
Repositionner les produits laitiers
L’autre grand chantier de celle qui est titulaire d’un baccalauréat en agroéconomie de l’Université Laval concerne les opérations de mise en marché du lait, qui ont dû être adaptées au télétravail forcé par la pandémie. «Il faut s’assurer de maintenir la robustesse de notre livraison de service, tout en demeurant agiles», explique-t-elle.
Sans parler d’une «organisation 2.0», elle croit que sa nomination et celle du nouveau président du CA seront synonymes de changements, notamment du côté des communications. Geneviève Rainville souhaite repositionner les produits laitiers et faire reconnaître leur contribution au développement durable. Tout un défi, selon elle, à l’heure «où les gens veulent une information très mâchée et punchée».