«Invoquer la loi sur les mesures d'urgence a été nécessaire», a affirmé Justin Trudeau ajoutant avoir de «réelles inquiétudes pour les jours à venir». (Photo: Getty Images)
Ottawa — Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé lundi que l’état d’urgence au pays «n’était pas terminé», au lendemain d’un week-end sous haute tension durant lequel la police a repris le contrôle de la capitale Ottawa.
«Même si les blocages sont levés à travers le pays et que les frontières sont ouvertes en ce moment, même si les choses semblent très bien se résoudre à Ottawa, cet état d’urgence n’est pas terminé», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Le premier ministre a aussi défendu son choix, vivement critiqué par l’opposition, d’invoquer il y a une semaine une loi d’exception, la loi sur les mesures d’urgence, pour mettre fin aux blocages «illégaux» des dernières semaines au Canada, sur laquelle les parlementaires doivent se prononcer lundi soir.
«Invoquer la loi sur les mesures d’urgence a été nécessaire», a-t-il affirmé ajoutant avoir de «réelles inquiétudes pour les jours à venir».
Utilisée pour la deuxième fois en temps de paix au Canada, cette disposition permet au gouvernement fédéral d’avoir recours à des «mesures extraordinaires» en temps de «crise nationale».
Les parlementaires canadiens débattent du recours à cette mesure depuis jeudi à la Chambre des Communes (chambre basse du Parlement), qui a exceptionnellement été suspendue vendredi en raison de la vaste opération policière pour libérer les rues du centre de la capitale.
Ce dernier était paralysé depuis fin janvier par des camionneurs et manifestants opposés à la politique sanitaire du gouvernement de Justin Trudeau.
Le premier ministre canadien s’est dit «convaincu que la majorité des parlementaires se lèveront pour soutenir nos valeurs, notre démocratie et leurs concitoyens canadiens».
Se disant confiant dans le fait que la motion sur la loi «sera adoptée», il a demandé à tous les députés «de prendre des mesures contre les blocages illégaux et de défendre la sécurité publique pour la liberté des Canadiens».
Minimisé au départ par les autorités, le mouvement de contestation est parti de camionneurs protestant contre l’obligation d’être vacciné pour passer la frontière avec les États-Unis, puis s’est élargi à un refus général des règles de santé publique au Canada.
Lundi matin, des policiers, vêtus de dossards jaunes fluo, restreignaient toujours la circulation aux abords d’«environ 100 points de contrôle» dressés «autour de la zone sécurisée du centre-ville» d’où ont été chassés les manifestants durant le week-end, a indiqué la police d’Ottawa sur Twitter.