Cette année, un million et demi d’électeurs, soit plus de 24%, ont déjà voté par anticipation. (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — Les jeux sont faits, les bureaux de scrutin ont fermé leurs portes, les Québécois se sont exprimés. Ils ont élu lundi la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale pour les quatre prochaines années.
Au total, quelque 6 281 942 électeurs étaient appelés à choisir leurs 125 députés. Le parti ayant fait élire le plus grand nombre de députés sera appelé à former le prochain gouvernement.
La campagne électorale avait été déclenchée le 28 août. Un électeur sur quatre (24,4%) a choisi de voter par anticipation, la semaine dernière. À 17 heures, lundi, trois heures avant la fermeture des bureaux de scrutin, le taux de participation était de 44%. En baisse constante au fil des ans, surtout chez les 18-34 ans, le taux de participation était de 66% en 2018.
Du début à la fin de la campagne, tous les sondages donnaient une confortable avance de 20 à 25 points à la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, ayant toujours eu une avance quasi insurmontable avec au moins 38% d’appui de la population.
Les maisons de sondages prédisaient donc à M. Legault une victoire éclatante, voire écrasante, lui permettant d’espérer remporter jusqu’à une centaine des 125 sièges, laissant des miettes à se partager entre les quatre principaux partis d’opposition. Il faut remonter à 1973 pour voir un scénario de cette ampleur, quand le chef libéral et premier ministre sortant Robert Bourassa avait fait élire 102 députés sur 110. Il avait perdu le pouvoir aux mains du Parti québécois trois ans plus tard.
En 2018, M. Legault a réussi à former un gouvernement majoritaire, avec seulement un million et demi de votes (plus précisément 1 509 455 votes), ayant recueilli 37% du vote populaire, chassant du pouvoir les libéraux de Philippe Couillard après un seul mandat.
Le chiffre magique à atteindre pour former un gouvernement majoritaire est de 63 sièges.
Au moment de la dissolution de la Chambre, la CAQ comptait 76 députés, tandis que l’opposition officielle formée par le Parti libéral du Québec (PLQ) et dirigée par Dominique Anglade, seule femme dans la course, avait 27 sièges, Québec solidaire (QS), dirigé par le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois, 10 sièges, le Parti québécois (PQ), sept sièges, et le Parti conservateur du Québec (PCQ), un siège. On comptait quatre députés indépendants.
Deux des cinq chefs cherchaient à se faire élire pour la première fois à l’Assemblée nationale: le péquiste Paul St-Pierre Plamondon, dans Camille-Laurin (auparavant Bourget), à Montréal, et le conservateur Éric Duhaime, dans Chauveau, une circonscription au nord de Québec. Durant toute la campagne, les deux étaient loin d’être certains de l’emporter.