Les chocs de l’offre soulignent l’importance de la productivité, dit Tiff Macklem
La Presse Canadienne|Mis à jour le 25 octobre 2024Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, tient une conférence de presse à la Banque du Canada, à Ottawa, le mercredi 23 octobre 2024. M. Macklem affirme que le monde est devenu plus exposé aux chocs d'offre, ce qui crée davantage de risques à la hausse pour l'inflation. (Photo: Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne)
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que le monde est devenu plus exposé aux chocs de l’offre qui créent davantage de risques pour l’inflation, mais que la banque centrale est mieux placée pour y faire face maintenant que l’inflation est maîtrisée.
Cependant, il a ajouté que la capacité de la politique monétaire à stabiliser la production face aux chocs de l’offre est «quelque peu limitée».
«Cela témoigne du rôle de la politique fiscale, et pour que la politique joue ce rôle dans le monde entier, les pays doivent reconstruire leurs réserves budgétaires afin qu’ils puissent jouer ce rôle après la pandémie», a-t-il déclaré.
Tiff Macklem s’est adressé aux journalistes depuis Washington, où il assistait aux réunions du Fonds monétaire international.
Il a parlé de la nécessité d’augmenter la productivité, ou la quantité de travail accompli dans un laps de temps donné.
Il a soutenu que la productivité est un problème de longue date au Canada, qui constitue un risque pour le PIB et peut ajouter aux pressions inflationnistes.
Lors des réunions, Tiff Macklem a indiqué que les responsables ont discuté de «la manière dont l’augmentation de la croissance de la productivité sera essentielle pour soutenir une croissance non inflationniste et la résilience économique».
«Nous sommes tous très conscients que nous pourrions être confrontés à de nouveaux chocs, a-t-il déclaré. Le monde est plus turbulent et nous avons besoin d’analyses et d’outils pour gérer cette incertitude.»
La Banque du Canada a réduit plus tôt cette semaine son taux d’intérêt directeur d’un demi-point de pourcentage, sa quatrième baisse cette année, alors que l’inflation a ralenti en dessous de la cible de 2% de la banque centrale.
La réduction a porté le taux directeur à 3,75%, et la banque centrale a signalé la possibilité d’autres baisses dans les prochains mois.
«Nous sommes de retour à une faible inflation», a affirmé Tiff Macklem, précisant que l’un des facteurs de la décision de la banque centrale était la nécessité de maintenir l’inflation autour de 2%.
«La baisse des taux d’intérêt devrait contribuer à une reprise de la demande, absorbant progressivement l’offre excédentaire dans l’économie», a-t-il fait valoir.
Tiff Macklem a également déclaré que la Banque du Canada assimile l’annonce faite jeudi par le gouvernement fédéral de réduire les objectifs d’immigration pour les prochaines années.
Il a indiqué que la banque centrale surveillerait l’évolution de la croissance démographique par rapport à ses hypothèses.
«Il existe une certaine incertitude quant à la rapidité exacte avec laquelle ces choses se produisent», a-t-il affirmé.
La croissance démographique affecte à la fois la demande et l’offre, a souligné Tiff Macklem.
«Ce qui est plus sensible à vos hypothèses sur la croissance démographique, ce sont vos prévisions du PIB, a-t-il affirmé. Nous sommes en train de digérer cela […] Nous allons examiner de près la trajectoire réelle que nous observons dans la croissance démographique, et nous réviserons nos prévisions à mesure que nous aurons plus de certitude dans ce qui va se passer exactement.»
Rédigé par Rosa Saba