Les dirigeants d’Air Canada renoncent aux primes controversées
La Presse Canadienne|Publié le 07 juin 2021(Photo: Getty Images)
Air Canada annonce que ses hauts dirigeants ont pris la décision de renoncer à leurs primes controversées pour l’année 2020 en raison de la forte désapprobation populaire.
Dans un communiqué publié en soirée, dimanche, la compagnie aérienne révèle «que les vice-présidents généraux et le président et chef de la direction actuels d’Air Canada ont choisi de volontairement rendre leurs primes et leurs droits à la plus-value d’actions de 2020».
De plus, l’ancien président et chef de la direction d’Air Canada, Calin Rovinescu, «remettra la valeur de sa prime et de ses droits à la plus-value d’actions pour 2020 à la Fondation Air Canada».
Le communiqué ne fait pas mention des autres membres de la direction dont les primes totales s’élèvent à plus de huit millions de dollars sur les dix millions du programme de primes.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, avait fait part de son mécontentement, mercredi dernier, au sujet de ce programme de millions de dollars en primes accordées aux dirigeants pendant que ceux-ci négociaient une aide d’urgence avec le gouvernement fédéral. Elle avait qualifié ces primes d’«inappropriées».
Lundi dernier, Air Canada publiait sa circulaire annuelle dans laquelle elle révélait les détails du programme de primes. Dans ce document destiné aux actionnaires, on décrit les hauts dirigeants comme étant essentiels à la survie de l’entreprise à travers la pandémie.
Un prêt de 5,9 G$ d’Ottawa
Dans le communiqué dévoilé dimanche, on peut lire que «l’équipe dirigeante d’Air Canada se consacre totalement au rétablissement de l’entreprise à la suite de la pandémie de COVID-19 et aux préparatifs en vue d’accueillir collègues mis en disponibilité et clients dans les plus brefs délais».
«La société aérienne désire vivement poursuivre le travail avec toutes les parties prenantes, dont le gouvernement du Canada, sur de nombreux fronts, notamment le redémarrage sécuritaire de l’industrie», ajoute-t-on.
En avril, le gouvernement fédéral s’est entendu avec l’entreprise pour lui fournir un prêt de 5,9 milliards $ dans le but notamment de rembourser les clients dont les vols ont été annulés en raison de la pandémie. L’entente prévoyait aussi de limiter les primes aux dirigeants à un million de dollars jusqu’à 12 mois après le remboursement total du prêt.
Ottawa avait alors pris possession de 6 % de l’entreprise contre un investissement de 500 millions $. Cette position devait permettre à l’État, selon Mme Freeland, de faire pression pour s’assurer que les contribuables en profitent quand l’industrie du voyage pourra reprendre ses activités.