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Les entreprises américaines plus pessimistes, selon la Fed

AFP|Mis à jour le 18 juin 2024

Les entreprises américaines plus pessimistes, selon la Fed

Aucun changement n’est attendu pour le principal taux directeur, qui devrait se maintenir dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis un an. (Photo: 123RF)

L’activité économique est restée en croissance aux États-Unis au printemps, selon une enquête publiée mercredi par la Fed, qui montre cependant des conditions variables selon les secteurs et les régions, et un pessimisme grandissant pour les mois à venir.

«L’activité économique a continué de croître du début avril à la mi-mai, cependant, les conditions variaient selon les secteurs et les régions», détaille la banque centrale américaine (Fed) dans son Livre beige, une enquête réalisée auprès des entreprises et acteurs économiques, en avril et début mai.

Mais «les perspectives sont devenues un peu plus pessimistes en raison des informations faisant état d’une incertitude croissante et de risques de dégradation plus importants», est-il précisé.

L’économie américaine, en effet, était restée étonnement résiliente en 2023, et la baisse de l’inflation au cours des derniers mois de l’année laissait espérer une baisse des taux, ce qui était source d’optimisme.

Mais un rebond des prix début 2024 a conduit la Fed à repousser cette perspective. L’inflation a néanmoins recommencé à ralentir en avril.

Les entreprises «dans la plupart des régions ont noté que les consommateurs s’opposaient à des augmentations de prix supplémentaires, ce qui a entraîné une diminution des marges bénéficiaires», souligne le Livre Beige.

«Un propriétaire de restaurant et d’hôtel du Montana essaie d’éviter de répercuter de nouvelles augmentations de coûts sur les clients», rapporte la Fed, le citant: «à un moment donné, ils diront: « Je ne paie pas 20 dollars pour un hamburger »».

À New York, les prix des hôtels ont cessé de flamber, mais les tarifs «sont nettement plus élevés qu’avant la pandémie», ce que «de nombreux visiteurs compensent (…) par une réduction des achats et de restauration».

Les taux d’intérêt élevés de la Fed poussent les banques à proposer à leur tour des prêts onéreux à leurs clients, particuliers comme professionnels.

Ainsi, dans l’État de New York toujours, «les taux d’intérêt sur les prêts automobiles ont sensiblement augmenté au cours des derniers mois et, couplés à la hausse des prix des voitures, les voitures neuves sont devenues inabordables pour de nombreuses personnes».

 

«Blocage»

Quant aux tensions observées ces dernières années sur le marché de l’emploi, elles se résorbent doucement, mais la situation n’est pas homogène.

«La majorité des régions ont fait état d’une plus grande disponibilité de main-d’œuvre, même si certaines pénuries subsistent dans certains secteurs ou zones», souligne la Fed.

Le mouvement dit de la «Grande démission» lié à la pénurie de main-d’œuvre après la pandémie de la COVID-19, semble révolu. Ainsi, vers Philadelphie, il y a désormais «plus de candidats à l’emploi».

Mais autour de San Francisco, «un contact a décrit le marché du travail comme étant dans une situation de « blocage »: les employeurs ne licencient généralement pas de travailleurs, et les travailleurs ne démissionnent pas aussi souvent que ces dernières années».

Dans le Minnesota, il a été relevé que les demandeurs d’emploi «hésitaient à accepter une offre d’emploi si les horaires étaient rigides ou si le salaire était insuffisant pour répondre à leurs besoins».

Et dans le touristique nord du Michigan, où se trouvent les Grands Lacs, «de nombreux travailleurs âgés souhaitaient plus de flexibilité dans leurs horaires plutôt que de prendre leur retraite».

Face à la pénurie de main-d’œuvre, de nombreux chefs d’entreprise avaient accéléré l’automatisation de certaines tâches. À Boston, «un grand détaillant de vêtements a licencié 150 employés en fermant un centre d’appels, citant comme motivation l’évolution vers des technologies de service client plus automatisées».

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 11 et 12 juin. Elle devrait maintenir ses taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle ils se trouvent depuis juillet 2023, leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans.