Les entreprises en savent encore peu sur le développement durable
Dominique Talbot|Publié le 23 novembre 2023«Un accompagnement adéquat est également nécessaire, et ce, dès les premières étapes de la création de leur entreprise. C’est ainsi que nous pourrons donner aux entrepreneur·es les moyens de répondre aux défis sociaux, environnementaux et économiques auxquels nous faisons face», commente Géraldine Martin, PDG d’Evol. (Photo: Courtoisie)
Le développement durable en entreprise a beau être de toutes les discussions depuis les dernières années, la connaissance des mécanismes de celui-ci est pourtant encore largement méconnue si l’on en croit la dernière étude diffusée par Evol auprès de 1957 propriétaires d’entreprises.
L’organisation, qui a pour mission de contribuer à la création, à la croissance et à l’acquisition d’entreprises diversifiées et inclusives, constate que seulement deux entrepreneurs sur dix estiment connaître les objectifs de développement durable des Nations unies (ONU).
Réalisée en marge de l’indice entrepreneurial du Réseau Mentorat auprès de quelque 2000 propriétaires d’entreprises, l’étude montre également que près du tiers de ceux-ci n’a toujours pas intégré le développement durable dans leur organisation.
Pour expliquer pourquoi, ces dernières et ces derniers expliquent avoir l’impression que le développement durable ne s’applique pas à leur domaine d’activité (19,3%), que ce n’est pas une priorité pour le moment (15,6%) et surtout, qu’ils manquent d’information et de familiarité sur le sujet (14,3%).
«Un accompagnement adéquat est également nécessaire, et ce, dès les premières étapes de la création de leur entreprise. C’est ainsi que nous pourrons donner aux entrepreneur.es les moyens de répondre aux défis sociaux, environnementaux et économiques auxquels nous faisons face», commente Géraldine Martin, la présidente-directrice générale d’Evol.
Dans une proportion de 25%, les femmes connaissent «très bien» ou «assez bien», les objectifs de développement durable. Chez les hommes, ce chiffre se situe plutôt à 20%.
Autre constat, en plus des femmes, ce sont surtout les jeunes et les personnes immigrantes qui sont le plus au fait des objectifs de développement durable de l’ONU. Ainsi, 40,8% des personnes immigrantes affirment les connaître, et 28,7% des 18 à 34 ans. Cette proportion tombe à 21,1% pour les 35 à 49 ans et à 20,8% chez les 50 ans et plus.
D’ailleurs, 53,4% des 18 à 34 ans disent avoir intégré le développement durable en amont de la création de l’entreprise, contre 38,3% chez les 35-49 ans et 28,3% chez les 50 ans et plus.
«Les résultats de cette étude démontrent que des agent·es de changement apparaissent de plus en plus dans le milieu entrepreneurial québécois. Cela dit, il nous apparaît essentiel que tout l’écosystème entrepreneurial continue de poursuivre ses initiatives visant à bien informer et à outiller les entrepreneur·es afin de favoriser leur passage à l’action», dit Géraldine Martin.
Fait intéressant, plus le chiffre d’affaires des personnes sondées est élevé, et plus la connaissance des objectifs de développement durable diminue. Par exemple, 32,4% des propriétaires d’entreprises ayant un chiffre d’affaires de moins de 200 000 dollar disent les connaître. Lorsque les revenus de l’entreprise passent de 200 000 à 999 999 dollars, cette proportion chute à 18,6%. À un million de dollars et plus, c’est 15,9%.