La représentante adjointe au commerce des États-Unis, Sarah Bianchi, et le ministre de Taïwan, John Deng se sont rencontrés «virtuellement» et ont lancé «l'Initiative États-Unis-Taïwan sur le commerce du XXIe siècle, avec l'objectif de développer des moyens concrets d'approfondir» les relations économiques et commerciales, selon un communiqué de l'ambassadrice américaine au Commerce (USTR). (Photo: 123RF)
Wasingont – L’accord, «l’initiative États-Unis Taïwan pour le commerce du 21e siècle» et qualifié d’«historique» par Taipei, a suscité le mécontentement de Pékin qui a mis une nouvelle fois en garde Washington.
Concrètement, l’accord lie l’Institut américain à Taipei et le Bureau de représentation économique et culturel de Taiwan à Washington.
Les États-Unis et Taïwan avaient lancé en juin 2022 des discussions commerciales bilatérales, bravant Pékin qui considère l’île comme une de ses provinces et refuse qu’elle entame toute relation officielle avec des pays étrangers.
Les États-Unis et Taïwan sont liés depuis 1994 par «un cadre» pour le commerce et les investissements. Taipei a également rejoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2002, ce qui a contribué à la croissance du commerce bilatéral.
Les États-Unis sont le plus important partenaire et fournisseur d’armes de Taïwan.
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement, ces dernières années, entre les autorités taïwanaises et les États-Unis qui, malgré l’absence de relations officielles, fournissent à ce territoire un soutien militaire substantiel.
«L’accord qui sera signé ce soir est non seulement tout à fait historique, mais il marque un nouveau départ», a souligné à la presse à Taipei le porte-parole du gouvernement Alan Lin.
Il doit permettre d’accroître les échanges commerciaux entre Washington et Taipei en harmonisant les contrôles douaniers, les procédures réglementaires et en établissant des mesures pour lutter contre la corruption.
Pour Taïwan, il s’agit de l’accord commercial «le plus complet» signé avec les États-Unis depuis 1979.
Jeudi, la Chine a enjoint les États-Unis de ne signer aucun accord «comportant des connotations de souveraineté ou revêtant une nature officielle avec la région chinoise de Taïwan».
Les États-Unis «ne doivent pas envoyer de mauvais signaux aux forces indépendantistes taïwanaises au nom du commerce», a poursuivi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning lors d’un point de presse.
Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, la Chine considère Taïwan comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire. Pékin vise cette réunification par la force si nécessaire.
Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de 10 ans, se sont encore dégradées ces dernières années et la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l’île.
En avril, l’armée chinoise a organisé de grandes manœuvres militaires ayant simulé pendant trois jours un encerclement de l’île autonome, menées en représailles aux escales quelques jours plus tôt de la présidente taïwanaise aux États-Unis.