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Les plastiques à usage unique interdits à Montréal dès le 28 mars

La Presse Canadienne|Publié le 23 mars 2023

Les plastiques à usage unique interdits à Montréal dès le 28 mars

Le gouvernement fédéral a également décidé de réduire à la source l’utilisation d’articles de plastique à usage unique. (Photo: 123RF)

Le règlement sur l’interdiction de certains articles à usage unique entre en vigueur à compter du 28 mars à Montréal. La Ville affirme accompagner les 8400 commerces alimentaires et restaurants dans cette transition écologique.

À parti du 28 mars, les tasses, les verres, les bâtonnets, les pailles, les ustensiles en plastique, qu’ils soient compostables ou non, seront interdits dans les commerces alimentaires et les restaurants.

Les tasses, verres, pailles et bâtonnets en plastique seront également interdits pour les commandes à emporter et les livraisons. Quant aux ustensiles, ils seront permis si le client en fait la demande.

L’interdiction vise également les produits de plastiques polystyrène (no6) ou compostables (no7) suivants, que ce soit sur place ou pour emporter: assiettes, contenants, couvercles, barquettes (sauf celles pour les viandes et les poissons crus) et les ustensiles.

«La réduction à la source des matières résiduelles doit être une priorité pour toutes et tous, au profit des générations à venir», a expliqué la responsable de la transition écologique et de l’environnement au sein du comité exécutif, pour rappeler les raisons de ce règlement.

Marie-Andrée Mauger avait convié les médias dans un air de restauration du centre-ville jeudi avant-midi.

«Alors que le seul centre d’enfouissement de la région de Montréal aura atteint sa pleine capacité en 2029, nous n’avons pas le choix, collectivement, d’accélérer la réduction à la source», a ajouté celle qui est également conseillère d’arrondissement dans Verdun.

«Il faut respecter les limites des écosystèmes. Si tout le monde vivait comme nous à Montréal, au Québec, ça prendrait quatre planètes pour soutenir le rythme avec lequel on consomme des ressources», a indiqué l’élue en précisant que les 19 arrondissements de la ville de Montréal sont visés par le nouveau règlement.

Marie-Andrée Mauger espère également que celui-ci permettra d’embellir la ville.

«On remarque que nos poubelles, dans les rues et les parcs, sont remplies et sont jonchées d’articles à usage unique.»

Jusqu’à 4000$ d’amende

L’administration Plante a indiqué que les 8400 commerces alimentaires et restaurants de la ville ont été sensibilisés et informés de différentes façons depuis l’adoption du règlement il y a 18 mois.

Par exemple, «une campagne d’appels», via la ligne téléphonique Affaires Montréal, a été lancée et des dépliants ont été distribués.

Des inspecteurs de la Ville pourront donner des avis d’infraction lors de la première visite, mais à partir de la deuxième infraction, les commerçants s’exposent à des contraventions allant de 400$ à 4000$.

«On ne s’attend pas qu’au jour un, il n’y ait plus aucun article banni en circulation. On va faire preuve d’une certaine tolérance, laisser le temps aux commerçants d’écouler leur stock, car on ne veut pas que ce règlement génère du gaspillage», a expliqué Marie-Andrée Mauger.

Toutefois, elle n’a pas spécifié ce qui serait «un temps raisonnable d’écoulement des stocks».

Un impact sur les coûts

La responsable de la transition écologique et de l’environnement au sein du comité exécutif a reconnu que le nouveau règlement aura probablement un impact sur le coût des repas aux restaurants.

«Selon une étude réalisée en 2021, ce règlement provoquera une augmentation du coût des commandes aux restaurants, entre 5 et 10 sous», a mentionné Mme Mauger en indiquant du même souffle que «les clients sont prêts à accepter une légère augmentation du prix pour avoir un article réutilisable».

Le nouveau règlement ne vise pas les organismes à but non lucratif d’aide alimentaire, les établissements qui offrent uniquement un service de livraison à domicile comme les traiteurs. Il ne s’applique pas non plus aux aliments préemballés à l’extérieur de l’établissement.

Également, le règlement ne s’applique pas aux tasses, verres et contenants de carton enduits de plastique (compostables ou non).

Des règles à respecter partout au pays

Le gouvernement fédéral a également décidé de réduire à la source l’utilisation d’articles de plastique à usage unique.

Depuis le mois de décembre dernier, les entreprises ne peuvent plus produire ou importer au Canada différentes catégories de plastique à usage unique: sacs d’emplettes, des ustensiles, des bâtonnets à mélanger, des pailles et des contenants alimentaires à emporter, notamment ceux fabriqués à partir de mousse de polystyrène.

Dans quelques mois, il sera illégal de vendre ces produits.

En juin prochain, l’interdiction de fabrication et d’importation s’étendra aux anneaux utilisés pour être placés autour de boissons afin d’en transporter plusieurs à la fois. Leur vente sera ensuite interdite dès l’été 2024.