Rouler en ville à Richmond fait partie du mouvement et aménagera cet été environ 3 km de pistes dans le parc Gouin. (Photo: 123RF)
Plusieurs nouveaux réseaux de sentiers de vélo de montagne voient le jour en Estrie. C’est notamment le cas à Richmond, Chartierville et dans le Canton de Hatley, avec une offre pour tous les types de cyclistes.
Le mont Hatley prend les devants en préparant le déploiement de sentiers convenant non seulement aux débutants, intermédiaires et experts, mais aussi aux utilisateurs de vélos adaptés. «À ma connaissance, on serait le premier centre au Québec à bâtir des sentiers conformes aux critères pour les vélos adaptés. On travaille avec des organismes de l’Ouest canadien qui nous guident sur les paramètres techniques comme la pente maximale et le rayon de courbure. Les gens seraient surpris de voir combien les adeptes du vélo adapté sont performants », souligne Renaud Lafortune, chargé de projet pour le mont Hatley et administrateur des sentiers VMC.» On veut offrir des sentiers techniques pour tous les niveaux et pour permettre de progresser dans le sport. Il va y avoir une offre aussi assez corsée pour les cyclistes avancés, avec des roches, des racines. Il va y avoir des modules pour les débutants, un pumptrack, une piste d’habileté », décrit-il.
Le projet s’échelonne sur plusieurs années et devrait comprendre à terme 10 à 15 km de pistes sur 6 à 7 descentes. Cinq kilomètres seront aménagés cette année pour un montant d’environ 150 000$ et la construction est déjà en branle pour une mise en opération à l’automne. «On veut faire une préouverture en octobre pour ceux qui nous ont supportés dans la campagne de financement, et la saison pourrait se prolonger jusqu’aux premières neiges», dit Renaud Lafortune en précisant que le projet Véloparc Mont Hatley est en partie supporté par la communauté qui fait des dons sur la plateforme Indiegogo. La communauté contribue financièrement, mais le projet connait aussi un fort appui communautaire: « On a une grosse population de bénévoles chez Sentiers VMC qui nous permet de travailler sans attendre les subventions majeures même si ça nous aide beaucoup. Leur travail, cette année, vaut assurément un million de dollars si on calculait leurs salaires », estime Renaud Lafortune. Il ajoute qu’il s’agit de gens qualifiés, pour la plupart formés par Vélo Québec.
Rouler en ville à Richmond fait partie du mouvement et aménagera cet été environ 3 km de pistes dans le parc Gouin. «C’est un parc qui contient déjà des sentiers de pédestres. On avait de la place dans le parc et c’était un élément qui ressortait souvent pendant les consultations publiques, les citoyens voulaient des pistes de vélo. Il s’agira de sentiers distincts», affirme le directeur du service récréatif pour la ville de Richmond, François Séguin.
Celui-ci est d’ailleurs fier du site qui sera mis à la disposition des cyclistes: «C’est une forêt urbaine, la plus vaste du Val-Saint-François. Sa superficie est de 44 hectares, c’est gigantesque et le relief est favorable à ce type de projet. Il y a beaucoup de roc. Quand on a rencontré des adeptes de vélo de montagne, ils avaient les yeux ronds, comme des enfants dans un magasin de bonbons en imaginant le potentiel de l’endroit. On va aménager des sentiers de niveaux débutant et intermédiaire. On aimerait réaliser le projet au courant de l’année. Je ne peux pas mettre de date au calendrier, mais notre souhait est de profiter des belles couleurs d’automne en vélo de montagne.» Le projet d’environ 100 000$ est subventionné à 80% et comprend aussi une piste d’hébertisme et une glissade hivernale.
Projet attendu depuis longtemps à Chartierville «on a finalement réussi à convaincre le conseil municipal de nous autoriser à déposer la demande de subvention la veille de la date ultime et ça a fonctionné. Notre demande a été acceptée à 100% », se réjouit le responsable du projet et conseiller municipal de Chartierville, Jean Bellhumeur. C’est que ce dernier travaille sur le projet depuis 2014. L’implantation de pistes de vélo de montagne n’a pas toujours fait l’unanimité chez lui. Il aura fallu des élections pour que ça bouge «Le conseil actuel est très tourné vers le tourisme.» Le projet de 160 000 $ subventionné à 80% comprend 6 à 7 km de pistes en pleine forêt publique, en bordure des lignes américaines, dont une piste familiale et des descentes intermédiaires. Le comité bénévole qui est en train de le mettre sur pied attend l’obtention d’un bail du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs pour démarrer les travaux qui devraient avoir lieu cet été. Interrogé à savoir dans quelle montagne aura lieu l’aménagement, Jean Bellhumeur indique que «c’est la seule montagne du secteur qui n’a pas de nom.» Située sur le territoire de Notre-Dame-des-Bois, on y accède par Chartierville.
Par Ariane Aubert Bonn, Initiative de journalisme local.
