Les vaccins ARNm protègent bien les malades inflammatoires
La Presse Canadienne|Publié le 03 mai 2022L’étude a été financée par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) du gouvernement du Canada. Ses résultats sont publiés dans The Lancet Rheumatology. (Photo: 123RF)
Ottawa — Les résultats d’une étude réalisée l’an dernier suggèrent que les personnes atteintes de maladies inflammatoires à médiation immunitaire (MIMI) répondent bien à la vaccination et que les vaccins contre la COVID-19 au Canada sont très efficaces pour les protéger contre l’hospitalisation due à la COVID-19.
Parmi ces malades figurent les personnes vivant avec la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
L’étude menée conjointement par des scientifiques du Centre des sciences de la santé Sunnybrook, de Toronto, et de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), à Montréal, précise que les vaccins à ARNm ont été efficaces de 92% à 97% contre les conséquences graves de la COVID-19 pour les personnes vivant avec ces inflammations.
Celles-ci suivent souvent des traitements immunosuppresseurs, qui peuvent compromettre leur système immunitaire et les rendre plus sensibles aux maladies graves dues à la COVID-19.
La recherche a observé une légère baisse de l’efficacité contre l’infection au fil du temps, mais la vaccination est restée très efficace même au-delà de 120 jours après la deuxième dose et a remonté après l’administration d’une troisième dose.
Jessica Widdifield, auteure principale de l’étude et scientifique au Centre Sunnybrook, signale que l’efficacité des vaccins pour les Canadiens vivant avec des maladies inflammatoires à médiation immunitaire n’a pas été étudiée en profondeur jusqu’à présent, principalement parce qu’ils ont été exclus des essais cliniques des vaccins contre la COVID-19. À son avis, les résultats de l’étude sont encourageants.
La Dre Sasha Bernatsky, auteure principale de l’étude et professeure au Département de médecine du Centre universitaire de santé McGill, ajoute que les médicaments dont les patients ont besoin pour gérer leurs maladies peuvent augmenter leur susceptibilité aux infections. Selon elle, les résultats de l’étude compilés jusqu’en novembre dernier démontrent qu’il est possible pour ces personnes d’obtenir une protection adéquate par la vaccination contre la COVID-19.
L’étude révèle que parmi les groupes de malades concernés, l’efficacité des vaccins contre l’infection s’est avérée plus élevée chez les personnes ayant reçu le Spikevax de Moderna que chez celles ayant reçu le Comirnaty de Pfizer-BioNTech.
Au Canada, plus de sept millions de personnes âgées de plus de 16 ans vivent avec une maladie inflammatoire à médiation immunitaire.
L’étude a été financée par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) du gouvernement du Canada. Ses résultats sont publiés dans The Lancet Rheumatology.