Le prix de vente moyen était de 629 971 $, en baisse de 5% par rapport à 662 924 $ en juillet dernier, et, sur une base désaisonnalisée, s’élevait à 650 760 $, une baisse de 3% par rapport à juin. (Photo: 123RF)
TORONTO — Les ventes de propriétés résidentielles au pays ont reculé pour un cinquième mois consécutif entre juin et juillet, mais cette dernière baisse était la plus faible des cinq, affirme lundi l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).
Les ventes en juillet ont diminué de 5,3% par rapport à juin, sur une base désaisonnalisée, précise l’ACI. Le nombre réel de ventes le mois dernier était de 37 975, en baisse de 29% par rapport à juillet de l’année dernière.
«Cela laisse l’activité dans la fourchette pré-COVID, soit environ 40% en dessous du pic de l’explosion du côté de la demande observée l’année dernière», indique Robert Kavcic, économiste principal de BMO Marchés des capitaux, dans une note aux analystes.
«Non ajusté, ce fut le mois de juillet le plus calme pour les ventes depuis la crise financière de 2020», ajoute-t-il.
La baisse des ventes d’un mois à l’autre en juillet a été la plus faible des cinq derniers mois. Les observateurs du marché ont précisé qu’il était trop tôt pour dire si cette tendance se poursuivra.
Pourtant, les économistes et la présidente de l’ACI, Jill Oudil, ont souligné qu’il s’agissait de la poursuite du ralentissement du marché par rapport au rythme effréné de l’année dernière et du début de cette année, lorsque les guerres d’enchères étaient la norme.
Une grande partie du recul a été attribuée au fait que la Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt directeur d’un point de pourcentage à 2,5% en juillet, la plus forte hausse que le pays ait connue en 24 ans.
Les variations des taux hypothécaires ont tendance à refléter ces hausses, ce qui a une incidence sur le pouvoir d’achat.
Alors que les taux ont augmenté et que les ventes ont chuté, de nombreux acheteurs sont restés à l’écart, prédisant que de meilleures offres arriveront à l’automne, et frustrant les vendeurs, qui ont dû accepter le fait que leurs ventes ne rapporteront probablement pas autant que celles de leurs voisins qui ont vendu l’hiver dernier.
«Il y a certainement beaucoup plus de gens qui attendent jusqu’en septembre avant d’inscrire des propriétés et ils essaient de ne pas les afficher en août, s’ils n’y sont pas obligés», rapporte Davelle Morrison, une courtière torontoise de Bosley Real Estate.
Par conséquent, les nouvelles inscriptions en juillet ont totalisé 73 436, en baisse de 6% par rapport à juillet dernier et, sur une base désaisonnalisée, en baisse de 5% par rapport à juin.
Lorsque les maisons se vendaient facilement plus tôt cette année, les gens pouvaient acheter avant de vendre leur propre logement et avaient peu de risques que leur propriété ne se vende pas.
Maintenant, Mme Morrison dit aux gens de vendre d’abord leur propriété en raison de la longue période où elles restent sur le marché.
Elle indique également à ses clients de «se serrer la ceinture» si les prix baissent davantage et les taux d’intérêt continuent d’augmenter.
Le prix de vente moyen était de 629 971$, en baisse de 5% par rapport à 662 924$ en juillet dernier, et, sur une base désaisonnalisée, s’élevait à 650 760$, une baisse de 3% par rapport à juin, précise l’ACI.
L’exclusion du calcul des régions généralement en demande du Grand Vancouver et de Toronto réduit de 104 000$ le prix moyen national.
M. Kavcic estime que les reculs constituent une correction du marché qui se joue «presque partout, mais à des degrés divers».
«Le sud-ouest de l’Ontario est le plus touché, avec des marchés comme Kitchener-Waterloo et London, en baisse d’environ 15% par rapport à leur sommet», explique-t-il.
Il a remarqué que les prix à Vancouver ont maintenant chuté pendant quatre mois consécutifs et que Montréal a été plus à l’abri du ralentissement, mais n’y échappe pas avec des diminutions au cours des deux derniers mois.
«Nous considérons l’Alberta comme le marché le plus à même de traverser cette tempête, car il avait déjà stagné pendant un certain nombre d’années avant la pandémie, n’a jamais connu le même bouillonnement que l’Ontario et est maintenant soutenu par des afflux de pétrole à près de 100$ et de population en provenance d’autres régions», écrit M. Kavcic.
«Néanmoins, dans une démonstration de la puissance des taux d’intérêt plus élevés, même Edmonton et Calgary ont fait l’objet d’un aplatissement [Calgary] ou d’une baisse [Edmonton] des prix malgré une activité de vente toujours solide», ajoute-t-il.