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Libre-échange: l’éviction de Johnson n’affectera pas les négos

La Presse Canadienne|Publié le 07 juillet 2022

Libre-échange: l’éviction de Johnson n’affectera pas les négos

Dans une déclaration devant le «10 Downing Street», jeudi, Boris Johnson a annoncé qu’il quitterait ses fonctions de premier ministre. (Photo: La Presse Canadienne)

OTTAWA — Le gouvernement canadien affirme que l’éviction du premier ministre britannique Boris Johnson par son parti n’aura aucun impact sur les relations entre Londres et Ottawa, notamment sur les négociations en vue d’un accord de libre-échange entre les deux pays.

Affaires mondiales Canada et le ministère du Commerce international ont tous les deux signalé jeudi que les relations avec le Royaume-Uni resteront solides et que l’éviction du premier ministre britannique n’affectera pas les négociations pour cet accord de libre-échange.

Ralph Goodale, haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, a déclaré que les développements politiques à Londres «sont certes importants», mais il soutient que le Canada a «une confiance fondamentale» dans la force et le fonctionnement de la démocratie britannique.

«Nos priorités communes ne dépendent pas de considérations personnelles, a-t-il dit. Des dossiers clés tels que les négociations de libre-échange, le soutien à l’Ukraine, l’établissement de partenariats plus étroits en matière de sécurité et de renseignement ainsi que la lutte contre le changement climatique continueront de progresser comme prévu et comme on doit s’y attendre.»

Ses remarques interviennent à un moment de grands bouleversements politiques à Westminster, qui a conduit à l’éviction de Boris Johnson en tant que premier ministre, après seulement trois ans au pouvoir.

Dans une déclaration devant le «10 Downing Street», jeudi, M. Johnson a annoncé qu’il démissionnait de la direction du Parti conservateur et qu’il quitterait ses fonctions de premier ministre dès que sa succession sera assurée. Des députés conservateurs exigeaient son départ et plusieurs ministres avaient même démissionné de son cabinet.

Mais certains souhaitent aussi que M. Johnson quitte immédiatement ses fonctions de premier ministre.

Le Canada et le Royaume-Uni négocient un nouvel accord commercial bilatéral parce que les ententes commerciales conclues dans le cadre de l’Accord économique et commercial global, entre le Canada et l’Union européenne, ne s’appliquaient plus au Royaume-Uni après le «Brexit».

«Une longue histoire»

À Ottawa jeudi, Alice Hansen, une porte-parole de la ministre du Commerce international, Mary Ng, a déclaré que les négociations sur le nouvel accord commercial se poursuivraient sans heurts, car le Canada et le Royaume-Uni partagent une longue histoire et des liens étroits.

M. Johnson, qui a piloté la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, a toujours été un ardent partisan de liens plus étroits avec le Canada, y compris sur le commerce, depuis ce «Brexit».

Les deux pays ont signé un «accord de continuité commerciale» pour maintenir en place la plupart des dispositions de l’accord européen, en attendant qu’un nouvel accord bilatéral soit conclu. Les négociations officielles ont commencé en mars dernier.

Le Royaume-Uni est la troisième destination des exportations canadiennes, après les États-Unis et la Chine.

Sabrina Williams, porte-parole de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, rappelle jeudi que le Royaume-Uni est l’un des alliés les plus proches et les plus importants du Canada. Elle a déclaré que les deux pays avaient «une relation mutuellement bénéfique et une longue tradition de partenariat stratégique étroit».

Il est probable toutefois qu’il y ait un certain degré d’incertitude à Ottawa quant à savoir si la position ferme de la Grande-Bretagne en faveur de l’Ukraine — y compris la fourniture d’équipement militaire — se poursuivra avec la même énergie au milieu des troubles politiques à Londres.

M. Johnson a toujours été un farouche opposant à l’invasion de l’Ukraine, travaillant étroitement avec le Canada et d’autres pays occidentaux pour imposer des sanctions contre Moscou et contrer les campagnes de désinformation de la Russie.

Sous sa gouverne, le Royaume-Uni a également appuyé le renforcement de la sécurité et de la surveillance dans l’Arctique, afin de protéger la souveraineté sur le flanc nord du Canada.