La performance de la Caisse en immobilier et infrastructures a généré un rendement de seulement 1% en 2019.
Si la Caisse de dépôt et placement du Québec a réalisé un rendement de 10,4% en 2019, son portefeuille dans l’immobilier et les infrastructures a progressé de seulement 1% globalement l’an dernier, entre autres en raison de la baisse de valeur de ses centres commerciaux au Canada.
La performance de l’indice de référence pour ce portefeuille a plutôt généré un rendement de 7,2%.
Le portefeuille «actifs réels» de la Caisse, qui regroupe les investissements dans l’immobilier et les infrastructures, avait réalisé un rendement de 10% en 2018, alors que l’indice de référence s’était établi à 10,1%.
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Du côté des immeubles, le portefeuille de la Caisse a encaissé une perte de 2,7%, alors que l’indice de référence a progressé de 1,4%. Cette baisse de valeur équivaut à une perte de 1,13 milliard de dollars.
Dans la grande région de Montréal, la Caisse possède 25 centres commerciaux au Canada, notamment le Centre Eaton, le Complexe Les Ailes, la Place Montréal Trust et la Galerie Place Ville Marie au centre-ville, de même que le Fairview Pointe-Claire, les Galeries d’Anjou. La Caisse possède aussi le Laurier Québec la Place Ste-Foy, le Bayshore Shopping Center à Ottawa et le Vaughan Mills en banlieue de Toronto.
Sur cinq ans, le portefeuille Immeubles de la Caisse affiche un rendement annualisé de 7,2% sur cinq ans, ce qui est inférieur à celui de son indice de référence qui s’établit à 8,8%.
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«Le portefeuille est notamment affecté par la faible performance du secteur des centres commerciaux canadiens, dans lequel Ivanhoé Cambridge, filiale immobilière de la Caisse, est historiquement très présente. Les valorisations des centres commerciaux plus traditionnels sont en baisse, conséquence des nouvelles habitudes des consommateurs, et tout particulièrement de la place qu’occupe le commerce électronique. Considérant ces tendances, le secteur devrait demeurer difficile au cours des prochaines années», lit-on dans le rapport annuel de la Caisse.
La direction de la Caisse soutient aussi que le portefeuille a été quelque peu affecté par les valorisations en baisse dans l’immobilier résidentiel à New York, «en raison du contexte de réglementation accrue visant à contrôler la croissance des loyers».
La présidente et chef de la direction de Ivanhoé Cambridge, Nathalie Palladitcheff (Photo: Denis Lalonde)
La présidente et chef de la direction d’Ivanhoé Cambridge, Nathalie Palladitcheff, a déclaré qu’elle «ne peut se considérer satisfaite» des résultats de 2019. Nommée le 15 octobre dernier, la dirigeante souhaite mettre en place un plan sur trois axes, qui prévoit une diminution des investissements dans les actifs traditionnels et la maximisation du potentiel des actifs. La Caisse entend également miser sur des projets qui mettent l’accent sur la connectivité et la responsabilité sociale.
Du côté des centres commerciaux au Canada, Mme Palladitcheff affirme que la Caisse devra se départir du tiers de son portefeuille. «Il y a 25 centres commerciaux au Canada, il y aura 25 solutions locales. Les centres qui seront vendus, c’est parce que les possibilités de transformation par rapport au capital qu’il faudrait investir ne correspondent pas à ce qu’on souhaite faire avec le capital qui est actuellement disponible chez Ivanhoé Cambridge. Il y a de bons choix à faire, à savoir comment utiliser le mieux possible l’argent des Québécois et des Québécoises pour des projets d’avenir qui ont du potentiel», a-t-elle déclaré en conférence de presse.
Elle prévient toutefois que le ménage du portefeuille ne se fera pas totalement en 2020.
Du côté du portefeuille infrastructures, la Caisse a généré un rendement de 7,1% en 2019, comparativement à 17,7% pour son indice de référence. Ce rendement a permis de générer un gain de 1,69 milliard de dollars.
Ce portefeuille regroupe des participations dans des parcs éoliens et solaires, des réseaux de transport et de distribution d’énergie, des ports, des aéroports, des autoroutes, des systèmes de transport de passagers et des infrastructures de télécommunications.
La Caisse explique cet écart par la composition de l’indice de référence, qui est constitué de plus de 200 titres de sociétés cotées en bourse. L’indice a fortement bénéficié de la flambée des marchés.
De son côté, le portefeuille de la Caisse est formé d’une quarantaine d’actifs privés, et vise à «offrir un niveau de risque inférieur et une performance plus stable à long terme».
Au total, la valeur des actifs de la Caisse en immobilier atteignait 39,7 milliards de dollars, comparativement à 27,8 milliards de dollars pour les infrastructures. Globalement, ce portefeuille de 67,5 milliards de dollars représente 20% des actifs sous gestions de la Caisse.