L’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,9 % en mars
La Presse Canadienne|Publié le 17 avril 2019Le résultat était conforme aux attentes des économistes, selon Thomson Reuters Eikon.
L’inflation canadienne a accéléré le mois dernier, alimentée par la hausse des prix de l’essence, qui a permis de dissiper une forte pression à la baisse sur l’indice des prix, a indiqué mercredi Statistique Canada.
L’indice des prix à la consommation de l’agence fédérale a augmenté de 1,9 % en mars, après deux mois de résultats plus tièdes, soit des croissances de 1,5 % en février et de 1,4 % en janvier.
La moyenne des indicateurs de l’inflation de base au Canada, considérée comme une meilleure mesure de la pression sur les prix, a augmenté de 2,0 % en mars, ce qui représentait une hausse par rapport à 1,9 % en février. Ces chiffres omettent les produits dont les prix sont plus volatils, comme l’essence et les aliments frais, et sont surveillés de près par la Banque du Canada.
Le raffermissement de l’inflation rapproche les deux mesures de la cible idéale de 2,0 % privilégiée par la banque centrale, et survient alors que l’économie traverse une période de ralentissement attribuable à la chute des prix du pétrole brut à la fin de l’année dernière.
Avant que la baisse des prix à la pompe pèse sur les chiffres de ces derniers mois, la hausse des prix de l’essence avait été l’un des principaux moteurs de l’inflation pendant la plus grande partie de 2018.
« Là où la Banque du Canada le souhaite »
Selon Statistique Canada, le rebond du prix mondial du pétrole brut en mars a fait augmenter les prix de l’essence de 11,6 %, d’un mois à l’autre. Ceux-ci restaient cependant inférieurs de 4,4 % à ceux de mars 2018.
« Avec l’essence, ça va, ça vient (…) Nous revenons maintenant à des prix plus élevés et l’inflation, même avec cela, reste toujours aux environs de 2,0 % », a observé l’économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, lors d’une entrevue.
« On peut s’inquiéter beaucoup de la décimale de l’inflation d’un mois à l’autre, mais en fait, l’inflation se situe exactement là où la Banque du Canada le souhaite. »
La lecture de mars, conforme aux prévisions des économistes, a renforcé les attentes de ceux qui croient que la Banque du Canada laissera son taux d’intérêt directeur inchangé lors de son annonce sur sa politique monétaire, mercredi prochain, et peut-être pour le reste de l’année.
Selon Statistique Canada, les consommateurs ont payé 15,7 % de plus en mars pour les légumes frais, 8,1 % de plus en coûts d’emprunts hypothécaires et 5,6 % de plus en assurance automobile.
Les Canadiens ont payé 9,2 % de moins le mois dernier pour les services internet par rapport à l’année précédente, 6,4 % de moins pour les voyages et 6,5 % de moins pour l’hébergement des voyageurs.
L’inflation s’est accélérée dans toutes les provinces le mois dernier. Les hausses de prix les plus importantes ont été observées en Alberta, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard.
L’économie a brusquement ralenti au cours des trois derniers mois de 2018. Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a prédit que cette faiblesse serait temporaire et que l’économie se raffermirait au second semestre de 2019. La banque centrale a relevé son taux directeur à cinq reprises depuis l’été 2017, mais il se situe à 1,75 % depuis octobre.
« Puisque la capacité inutilisée de l’économie est assez importante, les tensions sur les prix devraient rester modérées, ce qui forcera la Banque du Canada à rester sur la touche pour le reste de l’année », a déclaré Alicia Macdonald, économiste principale du Conference Board du Canada, dans une déclaration.
Recul du déficit commercial
Dans un rapport distinct publié mercredi, Statistique Canada a indiqué que le déficit commercial du pays pour le mois de février avait diminué à 2,9 milliards $, réduisant ainsi l’écart par rapport à un déficit révisé de 3,1 milliards $ pour le mois de janvier.
Les exportations ont diminué de 1,3 % en février, tandis que les importations ont reculé de 1,6 %.
La révision des données de Statistique Canada pour le mois de janvier laissait voir un déficit moins important, de plus d’un milliard $, par rapport à l’estimation initiale de 4,2 milliards $.
Le déficit commercial combiné des mois de février, janvier et décembre (mois pour lequel un déficit de 4,8 milliards $ a été enregistré) s’élevait à 10,8 milliards $, ce qui en faisait le déficit le plus important jamais enregistré par le pays pour une période de trois mois.
L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, a estimé que la performance du commerce, « toujours amère », corroborait les prévisions d’une croissance économique plus modérée au premier trimestre de 2019.
Il a ajouté que les données commerciales renforçaient l’espoir que la Banque du Canada n’envisage pas une hausse des taux de sitôt, tandis que la hausse de l’inflation devrait amoindrir les prévisions d’une réduction imminente des taux.
« Donc, encore une fois, cela semble annoncer une longue pause de la Banque du Canada. »